Seule devant son ordinateur, Mi-fugue se creuse la tête… L’objectif semble simple : concocter un beau programme pour la journée d’anniversaire de Mi-raison. Mais la réalisation s’avère légèrement complexe. Il y a trop de lieux à explorer autour d’Erevan, trop de possibilités ! Elle arrête finalement un programme. Ce sera une grimpette sur le Mont Aragats, suivie d’une visite du monastère de Geghard et un coup d’œil au temple de Garni pour finir.
Joyeux Arménie – versaire, Mi-raison !
Pour ne pas avoir à passer par un tour-opérateur, nous louons une voiture à la journée, et roulez jeunesse.
Le Mont Aragats, plus haut sommet d’Arménie
Nous vous avions déjà parlé du volcan Ararat, voici l’Aragats. La différence orthographique est ténue, mais le premier et ses 5137m, se trouvent du mauvais côté de la frontière avec la Turquie. En attendant que le Mont Ararat redevienne arménien, comme tout le monde en rêve ici, nous nous rabattons sur le petit frère Aragats et ses 4090m, ce qui n’est déjà pas mal ! Nous ne visons pas le sommet, nous ne sommes pas préparés pour une telle randonnée, mais trouver un sentier sur place nous plairait déjà bien.
La route grimpe, grimpe, grimpe à n’en plus finir, le petit moteur peine. En toile de fond, un voile de brume et/ou de pollution masque Erevan. À force de monter, surprise, le géant d’en face finit par apparaître.
Un court détour nous mène à la forteresse d’Amberd. Elle se trouve au milieu de nulle part et nous nous demandons quels ennemis pouvaient bien venir se perdre ici. Les gardes devaient avoir du mal à surveiller la vallée puisqu’Amberd signifie littéralement « fort des nuages ».
Les murs de fortification semblent à deux doigts de s’effondrer, en revanche l’église attenante est parfaitement conservée et même encore en activité.
L’ascension continue et les paysages perdent subitement leur végétation.
Au bout de la route se trouve le lac Kari où nous garons notre bolide. L’ambiance est… particulière. Le lac pourrait être beau, sauf que l’URSS a laissé traîner ici un vieil observatoire astronomique et un tas d’ORNI (objets rouillés non identifiés).
Nous repérons ce qui ressemble à un chemin, derrière un hôtel qui ne grouille pas de clients. Le sentier s’efface progressivement. Qu’importe, nous fonçons tout droit en direction de la crête. La pente est raide, mais le plus difficile est de ne pas déchirer la semelle de nos chaussures sur les pierres volcaniques particulièrement tranchantes !
En une petite heure et 300m de dénivelé, nous atteignons un point de vue à 3450m d’altitude et cessons ici nos efforts. Nous découvrons un étrange méli-mélo de couleurs, apercevons le pic tout rose et la silhouette d’une autre chaîne de montagnes au loin. De quoi nous sentir bien minuscules.
Nous repérons même les toutes dernières traces de neige de l’hiver précédent. Tenez bon petits flocons, les renforts arrivent (une semaine plus tard, la neige a recouvert tous les sommets du pays).
En redescendant, nous nous arrêtons dans un village resté figé dans les années soixante, trouvons un pain tout chaud et quelques tomates que nous dégustons sur la place principale. Et c’est reparti !
Le monastère de Geghard, fondu dans la nature
Nous passons à proximité d’Erevan pour atteindre Geghard (ou Gherart), un monastère niché au fond d’une belle gorge. Ici, aucun volcan n’est venu cracher ses cendres, cependant le paysage reste très minéral.
Le monastère daterait du 4ème siècle après J.-C., ce qui commence à faire vieux, mais certaines parties ont été maintes fois détruites par les envahisseurs ou tremblements de terre, puis reconstruites. L’église principale semble récente, comparée aux autres chapelles creusées dans la roche. Certaines semblent avoir connu les parents d’Adam et Eve.
À l’arrière du monastère, après le pont, un arbre est garni de petits mouchoirs. Il s’agit d’un arbre à vœux, une tradition arménienne. Faites un vœu, nouez le mouchoir à une branche, tournez sept fois autour du tronc et le vœu s’exaucera.
Le temple de Garni et ses collines à perte de vue
À une dizaine de kilomètres de Geghard, nous faisons halte au petit temple de Garni. Un temple grec, plus précisément. Ils étaient vraiment partout ces Helléniques !
Le monument est situé au-dessus d’une profonde vallée qui nous plaît presque plus encore que la colonnade parfaitement rénovée. Nous ne serions pas surpris d’apprendre que les Grecs ont inspiré les Arméniens dans le choix des plus beaux décors pour installer leurs églises.
Il est possible de descendre marcher au fond de la vallée et d’y observer de curieuses formations rocheuses.
Un coucher de soleil flamboyant
Nous rentrons à Erevan sous un soleil rasant et les paysages s’embrasent d’un orange vif. C’est magnifique !
Nous cherchons un endroit où nous arrêter pour profiter des derniers rayons et finissons par dénicher le point de vue ultime, celui qui permet d’apprécier le coucher de soleil en face du Mont Ararat !
Conseils pratiques pour visiter Aragats, Geghard et Garni
Location de voiture
Nous avons loué une petite voiture auprès d’une agence locale appelée Swift, que nous recommandons. L’homme qui tient la boutique est pro et réglo. Nous avons payé la voiture 18 000 drams pour 24h et avancé 150 000 drams de caution.
Atteindre Geghard et Garni en transports publics ou en excursion
Pour Garni, un bus part de la Gai Bus Station toutes les 30 minutes et coûte 300 drams. Pour Geghard, le même bus poursuit jusqu’au petit village de Goght, à 4km du monastère. Il ne vous reste plus qu’à terminer à pied, en stop ou en taxi.
Si vous souhaitez vous simplifier la vie, vous pouvez aussi rejoindre une excursion en groupe depuis Erevan qui vous emmènera visiter Garni et Geghard à la journéei.
Le mont Aragats sans voiture
Désolés, à notre connaissance, le trajet n’est pas réalisable en transports en commun et nous ignorons si des excursions s’y rendent.
Eh bien vu le vœu du Picasso ! Ça a l’air d’avoir fonctionné ! Et puis aussi bien joué le coup décalage entre l’anniversaire réel et l’écriture de l’article pour ne pas révéler d’indice sur l’identité de Mi-Raison 😉
Chut ! Ça doit rester discret 😉
Superbe article, vous m’avez vraiment donnée envie de faire mes valises et découvrir cette région du globe !
Ça fait plaisir à lire 🙂 N’hésite pas, le Caucase regorge de belles surprises !
Les photos sont absolument sublimes.
Pour ce qui est de Picasso, il se débrouille pas mal 😉.
J’espère qu’il y a encore qq articles sur l’Arménie en réserve, car je suis fan.
Bonne continuation.
Virginie
Encore un article, oui ! Merci 🙂
C’est toujours un réel plaisir de vous suivre, je découvre l’Armenie , ses paysages, son histoire.
Je vous souhaite de belles randonnées et de belles fêtes 🎄
On est heureux de partager nos découvertes sur ce pays peu connu ! Merci et joyeuses fêtes à vous aussi 🙂
Qu’est ce que c’est beau! La silhouette du Ararat est vraiment impressionnante, on dirait un géant. C’est marrant parce qu’on croirait que vous êtes sous des températures suffocantes à cause du côté désertique des volcans mais fin d’automne il ne devait pas faire si chaud que ça finalement.
Très bon à savoir qu’il y a autant à voir autour d’Erevan, ça veut dire qu’un long week-end par là-bas est tout à fait envisageable!
Oui, le pays est petit et Erevan est au centre de l’Arménie. La plupart des voyageurs font même toutes leurs excursions depuis la capitale. On a bien aimé prendre notre temps et dormir ailleurs mais ça peut être une solution pour ceux qui ont moins le choix ! On te confirme que ça commençait à cailler pas mal en octobre mais attention, l’été ça suffoque !
Superbe, les alentours d’Erevan. ça ne mériterait pas plus qu’une journée ? J’imagine que les sentiers de randos sont à improviser ? En tout cas, ça donne bien envie, les couleurs d’automne, c’est vraiment beau !
Si si, il y a encore des tas de monastères dans la région, dont Khor Virap derrière lequel on voit le Mont Ararat quand le temps est dégagé. Et le volcan Azhdahak pour une randonnée plus difficile, mais il vaut mieux viser autour de l’été pour l’escalader sous de bonnes conditions météo. C’est vrai qu’il y a peu de sentiers balisés dans le pays, ce n’est pas l’idéal pour les fanas de randonnée. Mais on dirait que ça vient !
Hello !
Article tout aussi génialissime que les autres, bravo.
Est-ce possible d’avoir des indications sur l’endroit où vous avez pris la dernière photo svp (coucher de soleil avec vue sur le Mont Ararat) ?
Merci bcp 🙂
Bonjour, hélas nous ne nous souvenons pas de l’endroit exact. Nous l’avons trouvé par hasard, mais il n’était pas caché donc tu devrais pouvoir le retrouver sur place !