Maroc, nous revoilà ! Nous avions admiré de si beaux paysages et découvert de si belles villes lors de nos précédents voyages que l’idée de revenir nous titillait un peu… voire beaucoup. Nous débarquons ainsi un beau jour de février sur la pointe nord du pays et nous dirigeons droit vers Asilah, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tanger.
Le chauffeur de taxi entame la discussion : « C’est la première fois au Maroc ? ». Ah non ! C’est exactement la troisième pour Mi-fugue et la cinquième pour Mi-raison. Même si nous ne sommes jamais venus dans l’extrême nord, tout nous semble familier. Les panneaux stop en arabe, les petits taxis, les grands taxis, les roseaux qui poussent dans des rivières asséchées, les antennes GSM maquillées en palmiers, les oliviers tortueux, les maisons blanches… C’est à peine si nous ne sentons pas déjà le parfum du thé à la menthe qui nous accueillera forcément.
Pourquoi avoir choisi de commencer le voyage par Asilah ? Parce que cette mignonne petite ville très touristique l’été est plus ou moins désertée en hiver, ce qui nous permet de trouver facilement un bel appartement à prix canon. Avec vue sur la mer, s’il vous plaît. Sans parler du grand ciel bleu, presque indécent en février.
Nous y posons nos bagages pour une semaine. C’est largement plus de temps qu’il n’en faut pour visiter les ruelles d’Asilah, mais la durée idéale pour recharger nos batteries avant de partir explorer d’autres coins du pays.
Le coin d’Asilah que nous visitons et re-visitons sans nous lasser est évidemment sa médina. De l’extérieur, elle ne laisse rien présager, cachée par une épaisse muraille et bardée d’un imposant donjon portugais.
Dans les années 1500, les Portugais semblent se découvrir une soudaine passion pour les comptoirs commerciaux et ils s’en créent une petite collection partout dans le monde.
L’intérieur des remparts est une toute autre histoire. Des petites ruelles aux couleurs ensorcelantes, des chats qui se faufilent entre les pots de fleurs, quelques boutiques d’artisanat, des galeries d’art et de rares habitants qui passent à vélo ou en djellaba d’hiver.
Rabih, le propriétaire de notre appartement, nous confirme que l’ambiance de la médina est autrement plus frénétique en juillet et août. Elle est pleine à craquer de touristes, Marocains principalement, les étrangers étant relativement peu nombreux à visiter cette région. Nous croisons juste quelques groupes d’Espagnols le weekend, venus pour un rapide tour.
Si les couleurs des ruelles ne vous suffisent pas (vous êtes exigeants !), une dizaine de fresques d’artistes sont dispersées dans la médina.
Nous allons éviter de vous gâcher tout le suspense en vous les montrant. Ou bien allez, juste un petit bout !
Le premier matin, nous repérons au cœur de la médina la terrasse d’un minuscule café. Nous ADORONS les petits déjeuners marocains ! Banane, avocat, crêpes fourrées, café au lait, jus d’oranges pressées… Toujours pressées les oranges. Servir un jus en brique est un sacrilège au Maroc.
Nous remarquons que la plupart des habitants, et le gérant de ce café notamment, parlent beaucoup mieux espagnol que français. Ce n’est pas simplement dû à la proximité avec l’Espagne, non, c’est un peu plus profond. Pendant la première moitié du XXe siècle, toute la frange nord du Maroc était sous « protectorat » espagnol et ses habitants furent quelque peu forcés de se mettre à la langue de Cervantes.
En tous cas, les Marocains sont agréablement surpris lorsque nous sortons laborieusement quelques mots d’arabe. Il va falloir que nous progressions !
Non loin de la médina, la preuve la plus évidente du passage des Espagnols est… une église, posée là telle une tranche de chorizo sur un couscous. Elle ne semble guère plus utilisée, si nous en croyons la rouille qui colonise la grille d’entrée.
Les quartiers autour de la médina sont plus modernes que les ruelles de celle-ci, mais ils n’en conservent pas moins une sérénité toute asilahienne. Les passants s’échangent des Salam Aleykoum et nous lancent des Hola, cómo están?
L’avenue Mohammed V, par exemple, est agréable pour prendre un thé à la menthe en terrasse. Picorer des fruits secs est aussi une bonne idée. Nous nous gavons en particulier de cacahuètes natures sans sel, elles sont grosses et savoureuses.
Un vendeur de rue sur deux vend d’ailleurs des cacahuètes, la spécialité locale. Elles poussent autour d’Asilah et de Larache, une quarantaine de kilomètres plus au sud. L’arachide de Larache !
Enfin, pour le coucher du soleil, rien de tel que de s’installer sur la digue de pierres du port, faire surgir de son sac un pique-nique improvisé (pain frais, avocat… et cacahuètes bien sûr !) en attendant que les remparts ne se parent de leurs plus belles couleurs. Ce qui ne manque pas d’arriver…
Notre avis sur Asilah
Asilah est une toute petite ville qui ne présente pas énormément d’intérêt, à part celui d’être (très) mignonne. Vous en ferez le tour en deux heures, peut-être trois si vous prenez le temps de boire un thé à la menthe jusqu’à la dernière goutte. Une parfaite étape sur la route entre Tanger et Rabat.
En période estivale, il est probablement judicieux de dormir sur place. En visitant la médina tard le soir et surtout tôt le matin, vous ne devriez pas croiser un chat. Enfin… façon de parler, les chats sont si nombreux !
Au fait, attention à la météo hivernale. Nous avons eu de la chance avec un mois de février ensoleillé, mais il peut tout aussi bien être maussade dans ce coin du Maroc.
Conseils pratiques pour visiter Asilah
Transport entre l’aéroport de Tanger et Asilah
Les taxis ont le monopole des transports à l’aéroport de Tanger. Il n’y a pas de bus ni de taxis collectifs. Ou bien il faut marcher presque 30 minutes pour les attraper « au rond-point ». Comme l’aéroport est situé entre Tanger et Asilah, nous avons pris un taxi directement vers Asilah, sans passer par Tanger. Les tarifs sont fixes et affichés : 200 dirhams pour 35 minutes de route environ.
Transport entre le centre-ville de Tanger et Asilah
Si vous arrivez de Tanger (ville) ou si vous vous y rendez après Asilah (c’était notre cas), c’est possible en bus, taxi collectif ou train. Nous avons opté pour le train : une poignée de départs par jour, durée 1h, prix 16 dirhams en 2ème classe.
Se loger à Asilah
L’appartement que nous avions réservé a désormais fermé ses portes. Dans le même quartier et le même style, vous pouvez vous reporter sur les studios avec vue sur mer de la Résidence Puerto Marinai.
Prendre le petit déjeuner dans la médina
Plusieurs minuscules cafés se cachent dans la médina. Celui que nous avons adopté n’a pas de nom, il vous faudra donc le repérer à son pare-soleil jaune, juste à côté de la galerie d’art Ayoub (voir photo dans l’article). C’est un tout petit bouiboui au gérant sympa et souriant. Petit déjeuner à 20 dirhams par personne.
Un bon petit restaurant
Le Dar Al Maghrebia est un restaurant tout simple, avec un menu très classique, mais nous nous sommes régalés : salade d’aubergines, tajine végétarien (à demander car il n’est pas au menu), oranges à la cannelle, gâteaux marocains…
Sympa et paisible ! ça ressemble à Essaouira, non ?
Oui, les deux villes ont beaucoup de points communs ! Pour les différences, Essaouira est plus grande et ses ruelles sont moins proprettes, en revanche la promenade sur les remparts y est bien sympathique. Mais nous en parlerons bientôt !
Coucou ! C’est joli la médina, et sympa les photos qui parlent !
Oui j’ai bien aimé la nouveauté de transposer vos petits personnages dans les photos ! Très bonne idée
Merci ! Les photos qui parlent, c’est parce que Mi-raison avait la flemme de dessiner un décor 🙂
Je trouve cela, très sympa aussi !
coucou,
mais c’est une excellente chose que Mi raison est eu un petit coup de flemme pour dessiner le décor, car c’est super chouette cette petite variante.
et avec un décor pareil et une telle qualité de photos 😉, pas forcement besoin de toujours avoir besoin de mettre mi raison toujours a contribution.
Bon séjour au Maroc , j’attend avec gourmandise les prochains post.
virginie
Houla zut, les personnages se sont incrustés sur les photos. Ils n’en font qu’à leurs têtes ces deux là, on va leur toucher deux mots pour éviter que ça ne se produise trop souvent !
Allez par cette météo maussade, je pars pour un p’tit voyage au Maroc… qui me rappelle de bons souvenirs… Nous n’étions pas passé dans cette ville. Très agréable cette visite 😉 et en effet, sympa les photos/dessins !!
Oui, une belle petite ville avec une belle atmosphère. Bref, tout ce qu’on aime.
Courage pour la météo, le printemps guette au coin de la rue !
Merci de vos récits et conseils
Je pars 1 semaine me promener d’asilah, moulay idriss meknes fes Chefchaouen.
J’aime prendre les bons conseils des blogueurs ; bravo, je n’ai pas cette plume ni le courage.
Belle route à vous
Merci pour ton message Karine, on espère que le Maroc te plaira autant qu’à nous. Bon voyage !