Nous gardions la cerise du gâteau Monténégro pour la fin, mais le résultat a dépassé nos espérances. Le parc national de Durmitor ne nous a pas offert une cerise, mais un cerisier entier de magnifiques panoramas sur des montagnes, canyons, lacs… tout ce que nous adorons !
Dans cet article, nous allons vous présenter Žabljak, c’est-à-dire la ville la mieux située pour explorer le Durmitor, même si elle n’est pas folichonne. Puis nous déroulerons sous vous yeux ébahis le superbe Lac Noir et les autres possibilités qui s’offrent à vous pour explorer et profiter du massif du Durmitor. En ce qui nous concerne, nous sommes partis pédaler durant deux jours sur le Durmitor Ring, et c’était le point d’orgue de notre voyage au Monténégro.
Žabljak et ses petits chalets de montagne
À quoi ressemble la ville de Žabljak ? C’est spécial. Il ne faut pas rechercher un petit centre resserré et mignon. À la place, des centaines de chalets de toutes tailles et de tous styles, dispersés sur une vaste zone. Et la montagne autour.
Nous logeons nous-mêmes dans une rue de chalets, sous de grands sapins, ambiance montagnarde garantie. Regardez les volets à cœurs de notre voisin !
Quant à trouver des points d’intérêt dans Žabljak…
euh… laissez-nous réfléchir… les volets à cœur c’est fait…
Ah ! Il y a le spomenik de Žabljak, alias le mémorial des partisans, qui offre un léger point de vue.
Le Lac Noir (ou émeraude) (ou doré parfois)
Heureusement, le Lac Noir, Crno Jezero en monténégrin, justifie à lui seul une étape à Žabljak. Au bout d’une trentaine de minutes de marche sous les sapins depuis la ville, ceux-ci s’écartent pour laisser place à…
… un bijou !
Notre euphorie est de courte durée, douchée par une averse inopinée. Nous nous réfugions dans le restaurant du bord du lac, avec tous les autres promeneurs et des infusions de camomille pour faire passer le (mauvais) temps.
Une heure plus tard, nous tendons la main à l’extérieur et… c’est bon, le pire de l’ondée est passée ! Surexcités par nos camomilles, nous sautons de nos starting-blocks pour nous élancer sur le tour du lac.
Au printemps, le Lac Noir est déjà plein à ras bord, mais quelques cascades tentent d’en ajouter encore. Cascades qui n’hésitent pas à nous griller la priorité. La plupart s’enjambent facilement, sauf une qui s’attarde sur les pieds des promeneurs et doit en faire glisser plus d’un. D’après les photos, tout s’arrange l’été. D’ailleurs le lac s’assèche de moitié.
Après cette première rencontre humide, nous retournons saluer le lac en fin de journée, en espérant un ciel moins ténébreux. Bingo ! Des montagnes ont fait leur apparition, le soleil illumine la forêt et le tout se dédouble dans le lac devenu émeraude.
Il existe des randonnées qui crapahutent partout autour du Lac Noir, y compris jusqu’au sommet du Grand Ours (Veliki Međed, 2287m), qui hiberne encore :
À peine le soleil commence-t-il à se cacher derrière la montagne, que la brume revient au galop pour nous offrir un spectacle-ulaire. Comme si la nature cherchait à se faire pardonner pour la douche du matin. Excuses acceptées.
Pour les amateurs de sensations fortes : le canyon de la Tara
Que faire d’autre autour de Žabljak ? Eh bien le pont sur la Tara semble avoir son succès auprès des voyageurs. La rivière passe 172 mètres plus bas, soit une brindille en comparaison du point le plus haut de la gorge, 1300m au-dessus de l’eau. Mais l’intérêt est justement d’être au cœur du canyon.
À défaut de pouvoir y revenir en voiture, nous avons seulement admiré le pont de Tara depuis la fenêtre du bus qui nous a déposés à Žabljak. Et c’était déjà un tableau impressionnant.
À proximité du pont se sont installées des tyroliennes qui font le bonheur des touristes. Attention, ça attaque le porte-monnaie à 30€ la minute de traversée.
Pour des sensations encore un peu plus fortes, il est possible de descendre la rivière Tara en rafting (plus d’infos par icii). Hélas, ce n’est pas recommandé aux novices pendant le printemps, période de fonte des neiges.
Pour les plus beaux paysages : le Durmitor Ring
De notre côté, nous nous rabattons sur un moyen de transport que nous maîtrisons mieux, avec deux roues, un guidon, des pédales et un petit moteur électrique (parce que bon, c’est la montagne !). Grand bien nous en prend. C’est à vélo que nous passerons les plus beaux moments de notre voyage au Monténégro.
Et comme circuit, nous choisissons le Durmitor Ring, une boucle de 80km sur les routes d’altitude du parc national de Durmitor. Le tour peut se réaliser en une demi-journée de voiture, avec pauses photos et petites balades. À vélo, nous partons pour deux jours. Pour les détails pratiques et les photos, jetez un œil à notre article :
Idées pour randonner dans le Durmitor
Si nous n’avions pas loué de vélos, nous aurions passé plus de temps à quatre pattes (nous sommes deux) dans le parc national de Durmitor. Pour les marcheurs, voici quelques idées de randonnées que nous avions repérées :
- De nombreuses randonnées partent du Lac Noir pour grimper sur les hauteurs. Nous ne pouvons pas toutes les citer, mais il y a par exemple le tour des 3 lacs, la grotte de glace ou le Petit Ours et le Grand Ours.
- Ćurevac est une courte marche de 30 minutes qui offre un superbe point de vue sur le canyon de la Tara. Un parking situé à 8km de Žabljak fait office de point de départ. Nous avons profité de nos vélos pour lui rendre visite, en nous écartant temporairement du Durmitor Ring.
- Nous avons remarqué des sentiers de randonnée qui partaient de divers points sur le Durmitor Ring. Si vous avez une voiture, vous pouvez par exemple vous approcher du col du Sedlo et vous lancer sur le mont Bobotov Kuk aux surprenantes formations rocheuses.
Conseils pratiques pour visiter Žabljak et le Durmitor
Transports de Kolašin à Žabljak
En bus, il faut faire une correspondance soit à Podgorica, soit à Pljevlja. La première option semble un gros détour, mais la deuxième emprunte finalement des routes de montagnes plus lentes. Nous avons choisi la deuxième option et enchaîné 2h30 de bus (8€) puis 1h30 (5€). Horaires et réservations possibles sur busticket4.me.
Dormir à Žabljak
Nous avons posé nos baluchons chez Apartments Grbovići, qui loue des petits studios simples mais confortables, à 5 minutes du centre-ville sur la route du Lac Noir. Accueil chaleureux, cuisine réduite mais suffisante pour cuisiner deux-trois trucs.
Si vous cherchez un logement plus haut de gamme, des voisins de table se plaisaient beaucoup à l’Hôtel Soai, encore plus proche du Lac Noir. Nous avons juste testé son restaurant (voir plus bas).
Dormir sur le Dormitor Ring
À vélo (voir notre article Le Durmitor Ring à vélo), nous nous sommes arrêtés dans le village de Nedajno, aux environs des 2/3 de la boucle, à la Guesthouse Nedajnoi. La chambre est toute petite et le confort est très sommaire, mais l’accueil est chaleureux et nous avons parfaitement dormi. Possibilité de prendre un bon dîner sur place également.
Manger à Žabljak
- En face de la gare routière, nous recommandons la Shambhala Bakery, une boulangerie-café qui prépare des produits alléchants pour le petit-déjeuner, le déjeuner ou le goûter, par exemple des sandwichs à base de focaccia, des bureks évidemment, et de nombreux gâteaux.
- Le restaurant de l’Hôtel Soa nous a plu, idéalement situé pour dîner après un coucher de soleil au Lac Noir. Les prix sont un poil plus élevés qu’ailleurs, le service un poil plus guindé, mais les plats sont bons, notamment les pâtes aux légumes et la délicieuse soupe à la tomate.
Tarif d’entrée dans le parc national
La ville de Žabljak n’est pas située dans le parc, qui commence juste après. Il faut alors régler 5€ par jour et par personne. Le ticket est par exemple vendu à l’entrée du Lac Noir et à l’entrée de Ćurevac. Dans le reste du parc, pas de guichet, donc pas vraiment besoin de payer tant que personne ne vous ne le demande. Nous avons croisé un gardien le deuxième jour de notre Durmitor Ring, qui nous a vendu des tickets, donc prévoyez juste de la monnaie en cas de rencontre avec le ranger volant. Réductions possibles sur les billets 3 jours ou 7 jours.
Ajoutez 2€ de parking si vous venez en voiture au Lac Noir.
Bon, bah voilà que tous vos articles sur le Monténégro donnent bien envie. Si je finis par y aller, tout sera de votre faute 😉
Je note qu’après bien des polémiques (dont vous n’avez peut-être pas eu l’écho, qui sait), vous avouez enfin que pour marcher autant, vous vous dopez à la camomille !
Haha, tu nous en vois désolés ! N’oublie pas le Kosovo en passant. (On compte sur toi pour ne pas trop ébruiter notre secret !)