Les Alpes, vous connaissez ? Ce petit amas de gravats nous faisait de l’œil l’an dernier, avec la promesse d’un bon bol de nature et de fraîcheur au cœur de l’été marseillais. Mais rapidement est arrivée la question : où se rendre parmi les mille options, surtout lorsque les vallées et massifs les plus connus sont bondés ?
Nous avons résolu cette équation en cherchant sur la carte le camping le plus tranquille possible. Et bingo, nous avons trouvé notre bonheur à Saint-Martin d’Entraunes, un mini village niché dans la Haute vallée du Var. Nous n’avions jamais entendu ces noms, et pourtant ils nous ont offert quatre jours de très belles découvertes et des randonnées à l’écart de la foule. Pour mieux vous situer, nous étions dans les Alpes Maritimes, dans l’arrière-arrière-pays niçois, à proximité du parc national du Mercantour.
- Les gorges de Daluis
- Saint-Martin d’Entraunes et les villages voisins
- Petite randonnée au Clôt de l’Aï
- Randonnée plus haute aux lacs d’Allos
- Le lac d’Estenc et la source du Var
- Entrevaux, citadelle et village médiévaux
- Notre avis sur la Haute vallée du Var
- Conseils pratiques pour loger dans la vallée
Premier choc : les gorges de Daluis
En approchant par le sud, la route nous tire une série d’exclamations. Elle se met à zigzaguer dans une zone à la roche rouge foncé. Surtout, elle zigue dans un tunnel, zague au ras d’un précipice creusé par le Var, puis recommence sur plusieurs kilomètres. Les Niçois, qui ne sont pas à quelques salades près, le surnomment un peu présomptueusement le « Colorado Niçois ». Il nous retient tout de même un bon moment !
D’abord en admirant le canyon depuis le Point Sublime, qui est probablement le belvédère le plus à-pic, avec vue des deux côtés de la vallée. Comptez trente petites minutes de marche depuis ce parking.
De retour sur le bitume, nous saluons rapidement la Tête de Femme…
… avant de marquer un nouvel arrêt au Pont de la Mariée, nommé d’après une femme tout juste mariée qui en serait tombée (le lien sacré du mariage a dû rompre).
Voilà une surprise sur la route qui aiguise bien l’appétit du voyage !
Saint-Martin d’Entraunes et les villages voisins
Plantons maintenant le décor de Saint-Martin d’Entraunes, notre Q.G. La vallée oublie le rouge derrière elle, s’élargit et laisse place à de vertes forêts où l’humain se fait discret. C’est là, vers les 1000m d’altitude, que notre camping Le Prieuré étalait ses sardines, entre les flots du Var naissant et un pré de chevaux galopants.
Nous aurions adoré vous le recommander, mais il a regrettablement fermé. Il existe quelques plans B, notamment des auberges, que nous tenterons de lister en fin d’article.
Le village de Saint-Martin d’Entraunes lui-même a choisi de se percher sur une collinette, pour regarder passer les poissons de plus haut. L’autre occupation possible est de s’installer à la jolie terrasse du café-hôtel pour grignoter une part de tarte en retour de rando.
Entraunes est un autre village un peu plus large et un peu plus haut dans la vallée. Les cafetiers et commerçants sont tous à la sieste lors de notre passage. Reste un ranger de la Maison du parc national à côté d’une longue-vue. Sympa, il nous explique comment différencier les aigles des vautours et les bouquetins des chamois.
Nous rendons aussi visite à Guillaumes. Guillaumes qui ? Guillaumes Levillage, plus gros que les précédents et situé plus bas dans la vallée. Sur la route principale qui fait aussi office de place principale, s’étalent quelques commerces, restaurants et cafés, tandis que de petites surprises attendent les visiteurs sur les murs des ruelles secondaires. Mais ce qui nous plaît le plus, c’est le coin baignade dans le Var au sud du village.
Enfin, avant de partir marcher dans la montagne, laissez-nous vous présenter Sauze, un village nid d’aigle perché à 1300m d’altitude. Malgré une route bien sinueuse pour l’atteindre, nous recommandons le détour rien que pour le délicieux dîner que sert l’Auberge de Sauze.
Notre meilleur conseil restaurant du coin propose un menu unique, avec possibilité de demander végétarien ou autres ajustements lors de la réservation. Nous nous sommes régalés, et avec vue !
Petite randonnée au Clôt de l’Aï
Il est temps de dépoussiérer les chaussures de randonnée ! Notre choix se porte sur cet itinéraire au Clôt de l’Aï, un bout de montagne proche de la station Val Pelens. Un mini parking de trois places nous attend, mais ça passe large puisque nous serons seuls du début à la fin de notre randonnée. C’est fou pour une fin juillet, non ?
Pour faire simple, la randonnée monte monte monte monte, puis redescend redescend redescend redescend par le même chemin. D’abord à travers un millier de mélèzes, puis au milieu d’un cirque balèze cerné d’une rocheuse falaise.
Pour la montée finale, le sentier laisse place à un pierrier un peu instable, où le balisage est remplacé par des cairns.
Pendant ce temps, sur la piste du cirque, quelques pudiques marmottes sifflotent. C’est à peine si nous apercevons un bout d’oreille. Nous repérons aussi un troupeau de chamois, microscopiques, à l’autre bout du chapiteau. À moins que ce ne soient des bouquetins ? Grumf, nous avons déjà oublié les explications du ranger. Les seuls animaux que nous identifions à peu près sont les hirondelles, lancées dans un spectacle de voltige supersonique.
Bref, nous recommandons fort cette montée au Clôt de l’Aï, avec un dénivelé sportif, mais rien d’insurmontable, et de sacrés paysages.
Randonnée plus haute, longue et grandiose aux lacs d’Allos
Mis en jambes, nous redémarrons le lendemain sur les chapeaux de chaussure avec une dizaine de kilomètres autour des lacs d’Allos (cet itinéraire pris à contresens). Cette randonnée nettement plus populaire remplit vite le parking du col de la Cayolle. Il est donc conseillé d’arriver tôt en période de pointe.
Ce que nous apprécions de cette randonnée, c’est son panoramisme, avec toujours un paysage majestueux dans un coin de l’œil. Pendant que l’autre œil louche sur… les marmottes !
Elles sont ici particulièrement peu craintives. C’est bien la première fois qu’une marmotte accepte que nous lui tirions le portrait.
Les autres stars de la randonnée sont les lacs, bien sûr. Le premier est riquiqui, mais enguirlandé de pompons blancs pour faire l’intéressant.
Viennent ensuite les lacs de la Petite Cayolle et des Garrets, plus larges, deux clients potentiels pour une pause pique-nique (choisir le meilleur endroit pour la pause déj est notre obsession en randonnée).
Certains affirment que le lac suivant, appelé lac d’Allos, est le plus grand lac d’altitude d’Europe. Possible. Ce qui est indéniable, c’est que nous avons enfin trouvé notre lieu idéal pour casser la croûte, sur une crête en contre-haut.
… et pour peindre un peu, au passage.
Niveau fréquentation, nous partageons le sentier avec pas mal de monde, mais pas au point d’être gênés. Cette randonnée reste envisageable en haute saison, à l’inverse des sentiers qui mènent aux rives du grand lac, du côté du village d’Allos. D’ailleurs, la mairie a pris des mesures pour limiter le nombre de voitures sur les parkings les plus proches.
Sur la dernière portion de la boucle, les lacs se font plus discrets au profit d’une agréable végétation…
… que nous ne sommes pas seuls à apprécier :
Notre mission « grand bol d’air » est réussie, nous sommes aux anges. Le reste n’est que du bonus.
Le lac d’Estenc et la source du Var
De retour vers notre Q.G. et pas du tout lassés par les lacs, nous marquons une pause à celui d’Estenc. Dans ses eaux émeraude se miroitent pêle-mêle des montagnes, du ciel, des nuages, des sapins et parfois nos têtes curieusement penchées. Son tour est très agréable et prend une quinzaine de minutes à pied.
Sa particularité est d’être le point de départ du fleuve Var, ou presque. Il a fallu élire l’un des filets d’eau qui l’abreuvent en tant que Var officiel, même s’il ne démarre qu’à cent mètres du lac.
Entrevaux, citadelle et village médiévaux
Sur le retour vers Marseille, à la sortie des Gorges de Daluis, un rapide détour nous approche d’Entrevaux, un village si convoité au fil des siècles qu’il n’a eu d’autre choix que de se fortifier toujours plus. Cela commence par une citadelle, posée sur un rocher élevé pour surveiller la vallée.
Vient ensuite le village, bien tassé sous sa citadelle et protégé par une enceinte fortifiée ainsi qu’un vieux pont-levis sur le Var, surveillé par trois tours.
À l’intérieur, le Moyen Âge rode encore dans les ruelles, mais dans une ambiance plus relax. Nous conseillons en particulier de jeter un coup d’œil à la décoration intérieure de la mini cathédrale.
Notre avis sur la Haute vallée du Var
Objectif atteint, nous avons adoré cette escapade de quelques jours au frais, dans la nature ! Nous aurions même pu rester un peu plus longtemps avec plaisir, sans nous ennuyer. Nous avons hâte désormais de retourner dans le coin pour explorer la vallée d’à côté, celle du Verdon.
Si vous souhaitez découvrir un autre coin des Alpes relativement épargné par la foule, nous avons écrit un article sur notre randonnée-bivouac de sept jours sur le massif de Belledonne.
Conseils pratiques pour loger dans la Haute vallée du Var
Nous avons adoré avoir notre base à Saint-Martin d’Entraunes, un mini village à la fois assez isolé pour se reposer en pleine nature, proche de belles randonnées dans la montagne, mais aussi des autres villages de la vallée pour faire des courses ou dîner. Hélas, notre camping Le Prieuré a fermé ses portes juste après notre passage.
Si vous tenez à camper dans la Haute vallée du Var, il ne semble y avoir qu’une option : celle du Camping des Rouges Gorges, au sud de Guillaumes.
Autres possibilités pour loger en dur :
- à Saint-Martin d’Entraunes, l’Hôtel des Étrangersi semble apprécié par les voyageurs
- à Entraunes, les gérant de notre ex-camping ont repris l’Auberge du Val d’Entraunes
- à Sauze, le bon restaurant où nous avons dîné propose aussi des chambres, chez l’Auberge de Sauzei
Nous avons visité Entraunes et la Haute vallée du Var en juillet 2023.
Merci pour cette belle rando, ses paysages magnifiques, et vos photos que j’adore.
BRAVO pour le dessin très réussi de Miss Marmotte 🍀🤗
Merci beaucoup ! 🙂