Parti de Marseille, notre bus longe une Côte d’Azur au nom bien mérité. Puis, la fameuse Riviera italienne prend le relais et nous laisse le nez collé à la vitre jusqu’à notre terminus : Gênes. Tout le monde descend. Même vous là, dans le fond !
Que faisons-nous ici, au juste ? Nous cherchions un coin d’Europe où nous évader quelques semaines. Un beau matin, poussés par notre soif de découvertes italiennes et titillés par notre petit faible pour les villes malaimées, nous nous sommes dit : « Et pourquoi pas Gênes ? ».
Admettez que, touristiquement parlant, la capitale de la Ligurie attire moins les foules que Rome, Naples, Venise, Palerme, Milan, Florence, Pise et bien d’autres. Au mieux, les Français la considèrent comme une aire d’autoroute où s’arrêter trente minutes sur le chemin du sud, au pire ils pensent qu’un pont brisé gît toujours en plein centre.
Nous ne faisons pas les choses à moitié, nous réservons un appartement pour un mois complet, au milieu de l’automne, et… bah… c’est parti, andiamo. À nous la vie à l’italienne !
Verdict au bout d’un mois : c’était Gênes-ial ! Nous avons découvert une ville fort animée, qui possède une riche histoire, déborde de spécificités culturelles, surprend par son architecture et ne manque pas de spécialités gastronomiques. Sans parler de ses environs bourrés de charme et de couleurs (les fameuses Cinque Terre, mais pas que !).
- Le Molo, un centre-ville serré comme un espresso
- Petit détour par le port antique de Gênes
- Églises et palais : les fastes de Gênes
- Castelletto, la meilleure vue sur Gênes
- La pompeuse rue du XX Settembre
- Les environs de Gênes : Boccadasse, le village de pêcheurs n°1
- Nervi, le village de pêcheurs n°2
- Le cimetière monumental de Staglieno
- La randonnée des forts, au sommet des collines de Gênes
- Notre avis sur Gênes
- Conseils pratiques pour visiter Gênes
Le Molo, un centre-ville serré comme un espresso
Nous sortons du métro face à la fontaine de la Place de Ferrari (un nom plus italien, tu meurs). D’un côté, de larges avenues. De l’autre un fin boyau sans fond que le GPS du téléphone pointe.
Nous nous engouffrons dans ce sombre coupe-gorge et tombons sur… des Italiens qui vont et viennent gaiement, parlent fort en moulinant des mains, virevoltent de boutique en boutique. Tout semble étrangement… normal !
Trois zigzags plus tard, il fait toujours aussi sombre. Car non contentes d’être étriquées, ces ruelles appelées caruggi en italien sont aussi profondes qu’un Manhattan médiéval où le soleil n’aurait droit de cité. Notre immeuble, pluricentenaire comme bien d’autres, compte sept étages.
Les caruggi du centre couvrent un périmètre si large que certains parlent du plus vaste centre-ville resté dans son jus de toute l’Europe.
Des souvenirs et des sensations de médinas marocaines nous reviennent, avec certaines ruelles bondées, d’autres désertes, certaines droites, d’autres ondulées, mais toutes quasi piétonnes et quasi identiques. Si bien qu’après un mois, le GPS nous sauve encore régulièrement.
Malgré le manque de recul, nous remarquons que la plupart des bâtiments font de gros efforts sur leur physique : ornements baroques, statuettes religieuses, peintures anciennes. Comme si chacun avait voulu, à différentes époques, laisser sa trace.
Et épisodiquement, au détour d’un immeuble, la claustrophobie s’évanouit pour laisser place nette à une placette.
Pas la place Saint-Pierre de Rome, bien sûr, mais suffisamment large pour laisser apercevoir un coin de ciel, garer une Cinquecento ou caser une petite terrasse.
Malgré le nombre de tables restreint, vous remarquerez que les habitants défilent aux comptoirs des cafés. Une raison à cela : le breuvage est moins cher s’il est bu debout. Alors hop, un espresso bien serré, un verre d’eau, et l’Italien est lancé pour sa journée.
Ceux qui prennent un peu plus leur temps, comme nous, commandent un cappuccino et une part de LA spécialité génoise : la focaccia.
Notre première leçon de génois (et la vôtre si vous vous rendez sur place) consiste à apprendre à tremper sa focaccia dans le cappuccino. Ce n’est pas une blague, les Génois raffolent de ce mélange huileux-salé-mousseux-caféiné, avec un tour de main étudié pour éviter de créer une mare d’huile dans la tasse.
Il se trouve que nous logeons au-dessus de la focacceria la plus réputée de Gênes (cette ville confectionnant elle-même la focaccia la plus réputée du monde, imaginez un peu le niveau). Fine, croustillante, encore chaude à la sortie du four, gorgée d’huile d’olive avec une pointe de sel… Rrrooooooouh !
Votre seconde leçon de génois consiste à commander un rectangle de ce pain béni :
Pour en revenir au Molo — c’est le nom du vieux quartier — nous nous émerveillons aussi devant la profusion de boutiques vieillottes, kitsch, voire antiques.
Ici, l’enseigne au néon ne s’est jamais démodée, au contraire, elle s’est répandue et colore les soirées.
Autre fait qui peut surprendre dans le centre de Gênes, voire faire reculer si l’on n’est pas averti (mais puisque nous vous avertissons, vous ne reculerez pas) : quelques ruelles très centrales sont un haut lieu de prostitution, notamment autour de la via della Maddalena. Aucun risque, et ce sont même les rues les mieux gardées finalement.
La partie sud du Molo est beaucoup plus calme, que ce soit en nombre de boutiques ou de passants (sauf lorsqu’un troupeau de croisiéristes déboule). L’occasion de contempler les anciennes murailles ou de flâner, tout simplement.
Et le tour du vieux centre ne serait pas complet sans un crochet vers l’ouest, en direction de la porte dei Vacca. C’est un bout de quartier aux couleurs de l’immigration, avec un peu plus de bananes plantains sur les étals et d’huile pimentée sur les pizzas.
Petit détour par le port antique de Gênes
Le labyrinthe de ruelles prend fin brusquement en déboulant sur Sottoripa, sorte de galerie commerciale à arcades qui longe le port. Vous lui pardonnerez son aspect caverneux, en neuf cents ans d’âge quelques grains de poussière ont eu le temps de s’installer. Ici, les néons vendent des montagnes de poisson frais, mais aussi toute forme de nourriture de rue.
Nous franchissons les arcades, et là, c’est le drame.
Au lieu d’une vue dégagée sur le vieux port, un invraisemblable viaduc autoroutier parade ici, tranquillement, sous les seules fenêtres ensoleillées du centre médiéval. Bellissime contribution de la génération du tout-voiture.
Allons, cessons de jouer aux rabat-joie. Car en réalité nous apprécions le port une fois éloignés de cet ouvrage d’art. Il est d’un grand calme en basse saison : les palmiers ploient sous le vent, des enfants trottinent, un vieillard déguste son yaourt sur son banc, les chiens sont promenés avec une petite laine même s’il fait 15°C…
Il Bigo, sorte de grue-araignée, complète le décor et soulève les touristes qui le souhaitent à quarante mètres au-dessus des quais.
Et les bateaux dans tout cela ? Eh bien ils sont anecdotiques à cet endroit. Le port se poursuit sur des kilomètres et les gros paquebots sont rangés plus loin, avec leurs grues, leur phare « La Lanterna », leurs montagnes de conteneurs et tout le tintouin.
Pour prendre un peu de recul sur Gênes, nous conseillons de prolonger la balade jusqu’aux grands bâtiments vers la gauche du port. Il s’agit des anciens entrepôts de coton (Magazzini del Cotone) transformés en cinéma, magasins, restaurants et bars paraît-il animés les soirs d’été.
Mais nous sommes surtout ébouriffés par l’arrière-plan, un panorama d’immeubles colorés empilés les uns sur les autres.
Au passage, les entrepôts de coton rappellent le glorieux passé textile de la ville. Le mot « jeans » signifiait « de Gênes ». Avant de jouer la star aux États-Unis, le tissu servait de voiles aux bateaux génois et de vêtements aux marins.
Églises et palais : les fastes de Gênes
Nous avons beaucoup parlé de la Gênes populaire, celle du petit peuple qui dévore sa focaccia au coin d’une ruelle sombre et s’essuie la main dans les cheveux à la Aldo Maccione. Nous allons maintenant vous montrer un morceau de l’héritage colossal issu de la grande époque de Gênes, ce bon vieux temps où elle dominait la Méditerranée et se laissait appeler la Superbe.
Débutons ce chapitre haut de gamme par un chef-d’œuvre de l’architecture à rayures italienne : la cathédrale San Lorenzo, ou Duomo. Son entrée est gratuite, l’occasion de vérifier que l’intérieur est tout aussi zébré.
Mais ce n’est pas tout. Nous sommes entrés aléatoirement dans d’autres églises et y avons découvert… des merveilles ! Si vous visitez Gênes, nous vous conseillons ordonnons de vous promener de porche en porche. Et vous n’aurez aucune excuse, tout est gratuit :
- L’église du Gesù ne paye pas de mine extérieurement mais cache un intérieur tout simplement incroyable. Une des plus belles décorations d’église du monde, à notre humble avis, avec des fresques et des dorures à rendre jaloux le palais de Versailles. Ouverte seulement entre 15h30 et 18h.
- La Basilique Santissima Annunziata del Vastato, tout aussi chargée. Visiblement, le commerce maritime génois rapportait des lires sonnantes et trébuchantes. Préparez-vous à rester bloqués, la tête en l’air et la bouche bée.
- La Basilique San Siro, renversante. Aïe.
- L’Oratorio San Filipo paraîtrait presque terne en comparaison des lieux précédents, mais il est encore loin d’être austère. Profitez-en pour passer une tête dans l’église adjacente, richement décorée elle aussi.
- L’église Santa Maria del Castello : Octroyez-vous une pause sans rococo. Il s’agit même d’une vieille église sobre et sombre. Mais repérez le volontaire, il propose une intéressante visite guidée (en français) du monastère situé à l’arrière, en échange d’une pièce ou deux dans une urne.
Cet interlude pieux est terminé, mais nous allons quand même poursuivre dans la brillance et l’exubérance.
Nous vous avons caché un peu plus haut que le surnom de Gênes « la Superbe » possède en fait en italien un deuxième sens : l’orgueilleuse. Et pour jauger le taux d’orgueil dans le sang de Gênes, c’est sur la via Garibaldi qu’il faut déambuler, alias la rue des palais ou rolli. En pleine Renaissance, les familles fortunées se sont accordées pour tracer cette rue plus large que les autres, puis y ont aligné des palais comme on pose des hôtels au Monopoly.
Cinq minutes plus loin, le musée du Palais Royal n’est pas un musée dans le sens classique du terme. Il s’agit avant tout d’admirer la décoration des pièces. Et quelle déco ! Comptez des dizaines de salles, des dorures à gogo, des plafonds en trompe-l’œil, des tableaux de maîtres et tutti quanti. Sans oublier l’extérieur et la terrasse panoramique. La visite se boucle en 45 minutes, pour 4€.
Profitez-en pour faire un détour par la proche place aux lavoirs (Piazza dei Truogoli di Santa Brigida), qui a le mérite de… euh… bah de ressembler à cela :
Nous avons aussi choisi de visiter la galerie nationale du palais Spinola. Certaines salles sont majestueuses, mais ce sont les toiles qui sont mises ici à l’honneur, avec notamment des œuvres de Rubens et de Van Dyck. Tarif 4€, réduit à 2€ si vous avez visité le Palais Royal avant (et inversement).
Castelletto, la meilleure vue sur Gênes
Dans une ville aussi serrée que Gênes, difficile de voir loin sans gêne. Alors pour obtenir notre dose hebdomadaire de coucher de soleil, c’est au belvédère du Castelletto que nous nous sommes souvent rendus. Deux solutions : la chic dans un ascenseur Art Nouveau ou la gratuite, en quelques minutes à pied.
La vue plonge sur le vieux centre, s’attarde sur les clochers, puis s’égare sur les grues du port avant de virevolter sur les collines à l’arrière et de… mince, trop tard. Il fait nuit.
Dans le même quartier, vous pouvez aussi grimper jusqu’au petit parc « Villetta di Negro », l’un des rarissimes espaces verts du centre. Attrapez une part de focaccia ou de pizza avant de monter, pour accompagner la vue.
Tant que nous avons la tête dans les collines, parlons du château d’Albertis (6€). Pour l’atteindre, nous avons monté, monté, monté… via une série d’escaliers appelés les creuze.
L’alternative est un funiculaire unique au monde qui funicule la moitié de son trajet à l’horizontale, puis se hisse à la verticale.
Si l’architecture extérieure du château est originale, la décoration intérieure l’est encore plus. Elle reprend des styles repérés aux quatre coins du monde par le navigateur Enrico d’Albertis, sa moustache et sa pipe.
La pièce la plus surprenante est la chambre. Car malgré sa fortune, Signor d’Albertis ne put jamais dormir aussi bien que dans l’imitation d’une minuscule cabine de marin.
La pompeuse rue du XX Settembre
Vous vous souvenez de la belle rue des palais ? Trois siècles plus tard, Gênes a voulu remettre le couvert et creuser une nouvelle rue imposante et impressionnante. C’est la longue et large via XX Settembre. Ne cherchez pas le charme de la Renaissance, il s’est perdu en route. Mais… l’orgueil est un peu resté !
Passé l’étonnement, nous ne trouvons pas cette rue plus intéressante que cela, avec ses grandes enseignes internatio-banales. En notre qualité d’illustres gloutons, nous vous recommandons juste un marché couvert, au numéro 75, le Mercato Orientale di Genova (MOG), pour vous procurer votre dose de souvenirs comestibles.
Le pesto est une autre illustre spécialité génoise. Mais pas le pesto que nous connaissons, bruni par la mise en conserve : les locaux achètent leur pesto frais au poids, doté d’une magnifique robe « vert petit pois ».
Si vous avez le temps, vous pouvez aussi passer une tête dans la superbe Galleria Mazzini, une galerie commerçante sous un toit d’époque tout de verre et de fer.
Éloignons-nous maintenant du centre. Comme toute ville coincée entre mer et montagne, Gênes possède des alentours de toute bôôôté. À commencer par ses micro-villages hauts en couleur.
Boccadasse, le village de pêcheurs n°1
Un jour d’abus de pâtes au pesto frais, il nous fallait une longue promenade digestive. Nous longeons une zone peu charmante du port moderne, dépassons la belle basilique de Carignano…
… et tombons sur le Corso Italia, aussi appelé lungomare. Là, nous slalomons entre les familles italiennes qui marchent trèèèès lentement, les petits vieux qui caressent leurs petits chiens, les villas élégantes et les plages privées fermées jusqu’à l’été prochain.
Le lungomare tire sa révérence sur le pas de l’église di Sant’Antonio di Boccadasse, à l’étrange décoration maritime. Et juste derrière, c’est une vue de carte postale qui s’étale.
Les habitants ont posé là, autour d’une crique, un méli-mélo de maisons colorées qui n’est pas sans rappeler les villages des Cinque Terre.
Nous restons jusqu’au coucher de soleil et rentrons par le bus n°42, un raccourci qui fonctionne très bien à l’aller aussi. Les tickets s’achètent soit directement au chauffeur pour 2€50, soit dans un bureau de tabac (T) pour 1€50.
Nervi, le village de pêcheurs n°2
Autre jour, autre détour. Nervi est un quartier de Gênes si lointain qu’il pourrait faire penser à une ville indépendante. Néanmoins, un ticket de bus à 1€50 suffit encore pour atteindre ce charmant petit port, animé et tout peinturluré. Les Génois sont là en nombre par cette belle journée de week-end et une poignée de courageux trempe ses orteils.
Ce n’est pas tout, la promenade Anita Garibaldi prolonge l’expérience vers l’est, surplombant rochers et criques sur deux kilomètres.
À un moment, un tunnel sous des rails permet d’atteindre le parc de Nervi, vaste et bien aménagé. D’anciennes villas ont prêté leurs jardins, que la municipalité a eu la bonne idée de fusionner et rendre publics.
Après le retour du soleil sous sa couette, nous repassons par le port resté bien éveillé.
Nous nous installons à la terrasse du bar « il Dodo » pour un verre qui arrive, comme souvent à Gênes, accompagné d’un aperitivo (ici une assiette de tartinades, végétariennes ou pas). Dommage que cette tradition n’ait pas traversé les Alpes !
Le cimetière monumental de Staglieno à Gênes
Voici une idée de sortie beaucoup moins glamour, quoiqu’assez romantique dans son genre. Ce cimetière est implanté à 15 minutes de bus du centre et il porte bien son nom car il est vraiment monumental. Déjà parce que c’est l’un des plus grands d’Europe. Ensuite parce que les familles riches se sont lancées dans un concours de kikalaplusgrosse tombe. Beaucoup sont de véritables œuvres d’art et certaines renferment des Italiens connus… que nous ne connaissons pas.
La randonnée des forts, au sommet des collines de Gênes
Allez, voici une dernière recommandation pour la route. Un mini train tout mignon a le courage de grimper plusieurs fois par jour sur les vertes collines qui toisent la ville. Nous l’encourageons en prenant un billet depuis la gare de Piazza Manin pour descendre à la station Campi (3€, horaires ici).
Là-haut, nous empruntons les sentiers qui se promènent de fort en fort jusqu’à rejoindre la station haute du funiculaire de Righi. Cette randonnée conseillée par le Lonely Planet fait 8km et prend 3h environ.
Nous croisons six forts, mais il y en a plus. L’ensemble formait un bouclier en cas d’attaque depuis l’arrière-pays, à l’époque où les régions italiennes se chamaillaient. Et pas seulement à propos de la meilleure forme de pâtes.
Pour redescendre, deux options. Nous choisissons le funiculaire qui redescend en plein centre pour 1€60. Mais vous pouvez aussi dévaler les ruelles à pied en suivant les conseils d’Occhio di Lucie.
Encore un peu plus loin…
Nous pouvons vous conseiller cette belle randonnée dans le parc naturel de Portofino. Elle se fait à la journée depuis Gênes grâce aux transports en communs.
Et puis, un peu plus au sud de la Ligurie, nous nous sommes concocté un itinéraire de randonnée de deux jours dans les Cinque Terre, jusqu’à Portovenere.
Notre avis sur Gênes
Si Gênes peut rebuter au premier regard, sombre et tassée, elle nous a rapidement séduits avec son vaste centre piéton, son animation, son incroyable patrimoine et… sa gastronomie bien entendu. Elle partage un air de famille avec Naples, Palerme ou même Marseille, c’est-à-dire une cité au caractère bien méditerranéen, qui charmera ceux qui s’y attardent, la comprennent et l’excusent pour ses petits travers. Tout le contraire d’une ville lisse et ennuyeuse. Enfin, en tant qu’italophones, nous sommes heureux d’avoir trouvé un coin de la péninsule où l’on nous répond encore en italien et non en anglais. Bref, Gênes mérite largement plus qu’un rapide arrêt en route vers le sud !
Conseils pratiques pour visiter Gênes
Commençons par le plus important…
Manger une bonne focaccia
- La meilleure, et de loin, s’attrape chez l’Antico Forno della Casana toute fraîche, croustillante, légère et fondante à la fois, chaude presque à toute heure.
- Nous aimons aussi la focaccia garnie de Focaccia e Dintorni, complètement différente. Elle n’est pas croustillante, mais moelleuse et fondante, avec des versions tomate, patate, olive, oignon et même à la zucca (citrouille) en automne.
La farinata, une autre spécialité locale, nous convainc moins. Il s’agit d’une grande galette de pois chiches similaire à la socca niçoise, qu’il est important de manger encore chaude, sans quoi elle perd sa saveur.
Autres grignotages sur le pouce
- Pour une pizza à emporter, direction Il Ristoro dei Grimaldi. Il s’agit d’une boulangerie, mais commandez une pizza et vous repartez avec un carton chaud sous le bras. Les prix sont doux (entre 3,50 et 8€) et la pâte est super fine et toute fondante.
- Pour changer des spécialités à base de pâte à pain, testez les pommes de terre farcies de chez Patalin. Plusieurs délicieuses recettes végétariennes, en particulier celle à la truffe.
- Le food court du MOG (Mercato Orientale) possède de nombreux stands italiens ou internationaux, à des prix hélas plus élevés qu’ailleurs. Excellent glacier cependant !
Boire un café
- Proche de notre logement, nous adorions la terrasse de la caffetteria Kicconero. Elle trône sur la Piazza Soziglia, sous un immeuble zébré et sa statue. L’endroit idéal pour tremper nonchalamment sa focaccia dans le cappuccino, au cœur des ruelles passantes.
- Dans le même style, Tazze Pazze sert de bons cafés avec quelques chaises au fond d’une placette. En novembre, il faut beaucoup de chance pour tomber pile pendant les dix minutes où le soleil parvient à l’atteindre.
- Les Italiens du nord sont réputés pour préparer le marocchino. Leur petite touche : une lichette de chocolat fondu au fond de la tasse. Le meilleur que nous ayons trouvé à Gênes se savoure sur les transats de la Pâtisserie Douce.
- Enfin, les Génois ont trouvé un moyen de continuer à déguster des glaces en hiver : le café avec une boule dedans. C’est chez Cremeria Buonafede que ça se passe (il paraît même qu’ils l’ont inventé ici !).
Restaurants
Nous n’en avons testé qu’un, car les prix sont vite élevés (la nourriture de rue a notre préférence) :
- Soul Kitchen : de très bons plats locaux servis en version végétarienne (exemple raviolis à la courge, sauce noix et sauge frite). La salle étant sombre, elle est plus adaptée à un dîner qu’un déjeuner.
Prendre un verre le soir
- C’est vers la Piazza delle Erbe que nous avons vu le plus d’animation, avec une dizaine de bars qui proposent tous une formule aperitivo.
Visiter le centre à pied
L’office de tourisme a imaginé quatre parcours touristiques selon quatre thèmes différents, que vous retrouverez fléchés dans le vieux Gênes. Le plus dur est de choisir. Le circuit 1 en rouge fait le tour des palais, mais vous le suivrez probablement sans vous en rendre compte. Le 2 en vert montre quelques-unes des ruelles les plus célèbres. Le 3 en orange s’attarde dans un quartier calme sur les restes médiévaux. Le 4 en bleu est peut-être le moins intéressant et nous n’avons… pas compris son thème !
D’autres visites à Gênes
Pour en apprendre plus sur Gênes avec un local, vous pouvez suivre ce Free tour (en anglais) qui vous promènera à travers le centre-ville à coups d’anecdotes historiques et culturelles.
Et pour d’autres idées d’activités que celles mentionnées dans notre article, ce sitei recense des visites guidées de la ville sur plusieurs thèmes (les palais, la gastronomie, Christophe Colomb…) ainsi que des excursions en bateau.
Se déplacer
Oubliez la voiture à Gênes, elle serait plus un souci qu’autre chose. Si vous logez dans le centre et visitez les monuments, tout peut se faire à pied. Même venir de la gare se fait bien si vous n’êtes pas trop chargés. Pour vadrouiller un peu plus loin (Boccadasse, Nervi), les bus sont fréquents et bien organisés. Et si vous comptez aller encore plus loin (Portofino, Cinque Terre), le train est ce qui se fait de mieux.
Pour notre part, nous sommes arrivés en bus depuis la France (voir les horaires et tarifsi) et repartis en train vers la Sicile.
Visiter Gênes à l’automne
Novembre n’est pas la meilleure saison pour visiter la Ligurie. Cela ne se voit pas vraiment sur les photos, mais nous avons eu une vingtaine de jours de pluie sur trente ! Les Génois sont habitués et la ville reste finalement assez vivante, c’est pour les visites en plein air que c’est ennuyeux. Mais au moins, il n’y a pas foule, même aux endroits les plus connus. Si vous tenez à visiter Gênes sous le soleil, venez plus tôt dans l’automne ou bien attendez les prévisions météo pour organiser un voyage de dernière minute !
Se loger à Gênes
Vous l’aurez compris, nous vous recommandons de viser le vieux centre ou ses environs, afin de tout faire à pied. Il paraît que le quartier « Prè » autour de la gare connaît un peu d’insécurité, mais rien à signaler lorsque nous y passions pour prendre un train. Aussi, le quartier de la prostitution vers la via Maddalena possède une ambiance un peu spéciale, mais sans danger. Bref, fiez-vous aux avis des voyageurs qui vous ont précédés sur les logements qui vous plaisent.
Lors de notre premier séjour, nous avons réservé un studio pour un mois entier. Lorsque nous sommes repassés à Gênes deux ans plus tard, nous avons dormi au B&B Hotel Genova Principei. C’est une chaîne, donc il n’offre pas le plus grand charme, mais tout est très bien, à un prix correct dans une ville où les hébergements ne sont pas donnés. Il est idéalement situé entre la gare de Genova Brignole et le vieux centre.
S’il est complet ou si vous préférez loger dans une ruelle du centre historique, nous avons repéré le B&B Piccoli Leonii, dans un élégant immeuble. Vous pouvez aussi jeter un œil à la maison d’hôtes So & Leoi, située côté port antique.
J’y suis passé très rapidement (pause train en route vers Rome) fin septembre et ai été agréablement surpris par une ville dont je ne connaissais rien avant. Un mois me semble une durée de séjour plus raisonnable 🙂
Coucou Laurent,
Les pauses en train sont faites exactement pour ça, avoir un petit avant-goût et décider de revenir, non ?
(Après, Rome éblouit tellement que tu as du mérite de te souvenir de Gênes !)
Dio Mio! Cet article tombe à pic ! C’est ma destination de décembre 🥲 Grazie!
Trop bien ! Bon séjour alors, et attention à l’abus de focaccia.
Trois nuits à Gênes sur la route du retour Grèce- Bruxelles en octobre 2021…un enchantement longtemps supposé et largement vérifié ! La ville au 100 palais a un charme fou! Grazie mille pour ce récit qui nous donne envie d’y retourner…« subito-presto » ! Alain
Bien d’accord pour Gênes ! Vous avez dû faire quelques pauses sympas sur la route Grèce-Bruxelles.
En effet un très beau parcours Grèce-Bruxelles en 10 jours avec arrêt à Bari lumineuse et authentique, Rome…et son bord de mer magique évocateur des meilleurs films de cinecitta, Gênes tout est dit, Chatel-Guyon ( Puy de Dôme) ville de cure vintage étonnante qui évoque les curistes qui venaient des colonies se reposer le foie, Tours …la douceur angevine!
PS/ à Chatel-Guyon ne pas manquer le restaurant du casino « le Colonial » dépaysement garanti !
Eh bien merci pour cette invitation à s’attarder dans cette ville méconnue! Si j’ai bien compris votre tropisme est désormais européen ?
C’est vrai que depuis que le covid nous a ramenés en Europe, on n’en est pas repartis ! On a toujours des rêves de voyages lointains, on va voir comment on les concrétise ces prochaines années entre notre nouvelle base en France et notre volonté de ne partir loin que pour des durées qui justifient le voyage.
Quel super article ! Les descriptions sont une invitation et les photos sublimes.
Après une première visite d’une semaine l’année dernière, nous sommes tombés en amour pour cette ville authentique, que nous avons hâte de retrouver en mars prochain. Votre article nous accompagnera pour découvrir ce que nous avions mis de côté la 1ere fois, notamment les églises. (Et vos photos me donnent envie d’arpenter les carruggi la nuit ;o). Merci !
Merci beaucoup à toi, c’est d’autant plus flatteur de la part d’une personne déjà fan de la ville 🙂 Bonnes retrouvailles avec Gênes alors !
Bel article!
Voyageurs invétérés comme vous, nous avons posé nos valises à Gênes et nous nous sommes installés là-bas en 2020. Nous avions eu à l’époque les mêmes sensations que vous sur la « Superba »! Merci pour votre analyse fine de cette ville assez méconnue en effet avec des préjugés négatifs. La connaître, c’est l’aimer! Par ailleurs, nous avons découvert le sud marocain sur la base de vos articles excellents et sommes revenus enchantés! merci encore!
Merci ! On est contents qu’il plaise même à des locaux 🙂 Super choix pour une sédentarisation, on vous comprend ! Et tant mieux pour le Maroc.
Super article ! Avec mon copain on hésite justement sur une destination en Italie pour y passer 1 mois… Gênes, Naples et Syracuse ont été évoqués mais impossible de les départager. Ce qu’on cherche, c’est la vie à l’italienne : la collazione le matin dans un café typique, la lumière chaude, l’ambiance italienne à la romaine mais aussi une proximité avec la mer et une scène culturelle intéressante (je suis dans le design et passionnée d’architecture).
Alors peut-être que vous pourriez nous aider à trancher !
Quelle ville nous recommanderiez-vous de par vos expériences ?
Merci par avance et encore bravo pour ce bel article !
Hello Julie,
On n’a pas testé le séjour prolongé à Naples, on y est juste passés rapidement, mais la ville nous a semblé très intéressante, avec vraiment beaucoup de choses à découvrir autour et une bonne scène culturelle. Gênes aussi nous a marqués, mais elle est peut-être un peu moins fofolle et moins ensoleillée (la lumière atteint difficilement le fond des ruelles !). Quant à Syracuse, son vieux centre est très agréable mais l’agglomération est petite, c’est sympa sur quelques jours mais vous risquez de tourner en rond un mois complet.
Bref, on aurait tendance à vous conseiller d’abord Naples, puis Gênes (ou Bologne qu’on vient de découvrir rapidement et qui semble bien sympa !).
Hello
Grâce à vos articles je rêve depuis un moment déjà de visiter gênes.
J’ai profité de quelques jours pour m’y rendre et je le savais avant d arriver car vos articles donnent toujours un avant goût à nul autre pareil que j’allais l’aimer et c’est un fait me voilà amoureuse de cette ville fascinante si belle et en même temps paisible avec tout ce dédale de ruelles ou on se retrouve si facilement seule.
Je sais déjà que j’y reviendrais.
Authentique et magnifique.
Que dire de la rando des forts une merveille.
Je l’ai démarré par sardorella et eu le bonheur de petits sentiers totalement méconnus des touristes si paisibles et si beaux .
Merci de me faire rêver avec vos articles toujours authentiques drôles et pleins d’étoiles.
Vous avez le don du proverbe qui dit » la beauté est dans les yeux de celui qui regarde «
Oh merci, quel beau commentaire ! On est ravis de savoir que tu as été charmée par Gênes à ton tour. On y est repassé le mois dernier, quelle ville !
Bonjour j’ai découvert gênes lors d’une croisière l’année dernière tellement charmé par cette ville coup de coeur après Naples nous décidons d’y revenir pour une semaine pour plus la découvrir, l’ambiance,les couleurs,les ruelles,les palais votre article complet avec des adresses que j’ai noté le marchand de glace c’est celui où notre guide nous a amené excellente
Voilà séjour prévu en septembre.
Merci pour cet article
Bonjour Patricia,
On se réjouit d’avance pour vous. On est d’ailleurs repassés par Gênes cette année, l’occasion de vérifier qu’on l’aime toujours autant !
Bonne redécouverte !