Tiens tiens, la Malaisie, ce n’est plus en Europe ça… C’est que l’Asie nous faisait du pied. Mais nous en sommes sûrs maintenant, nos pas nous ramèneront un jour dans la douce et belle Europe de l’Est.
Une étape de plus sur le chemin du minimalisme
Notre objectif, avant de décoller pour l’Asie, était de diminuer le nombre de nos bagages. Nous sommes parvenus à nous débarrasser de notre valise à roulette pour ne garder que nos deux sacs à dos de randonnée. Cela vous semble facile ? Franchement, ça ne l’a pas été. Pour rappel, il y a quelques mois, nous avions un appartement et une cave remplis d’affaires !
Pourquoi avons-nous choisi la Malaisie ?
Deux points nous ont décidés :
- Les impératifs climatiques, car chacun des pays de la région a une saison pluvieuse différente. Jetez un œil à ce planificateur de voyage météorologique et vous verrez que le choix est limité en juillet.
- La nourriture malaisienne, réputée pour être l’une des meilleures d’Asie, rien que cela. Le guide Lonely Planet écrit même : en Malaisie, les gens aiment tellement manger qu’ils ne se demandent pas « comment vas-tu », mais « as-tu mangé ? ».
En route pour Penang !
Notre première grosse étape en Malaisie est l’île de Penang. Ne vous attendez pas à une île déserte, bordée de jolies plages (ça c’est pour un prochain article). Non, cette île-ci héberge 750 000 habitants. C’est donc l’une des étapes « ville » de notre découverte de la Malaisie.
La ville principale de l’île est George Town, et c’est pour elle que nous sommes venus. Son centre-ville est franchement superbe. Son architecture est marquée profondément par son ancien rôle de comptoir de commerce britannique.
Pas tout à fait ! En fait, l’architecture britannique se retrouve surtout sur les gros bâtiments officiels et sur quelques villas ça et là. La majorité des bâtiments est construite dans un style beaucoup plus asiatique. De nombreux négociants chinois sont venus s’installer sur l’île au cours des deux siècles passés et y ont importé leur culture. C’est joyeux, vivant et coloré !
Comme dans la plupart des villes malaisiennes, il y a aussi un quartier de Little India, que l’on reconnaît surtout grâce à son entêtante musique « Bollywood ». Difficile de repérer la culture malaise parmi tout cela, à moins qu’elle ne soit simplement distillée un peu partout.
Parenthèse : connaissez-vous la différence entre un Malais et un Malaisien ? Les Malais représentent l’ethnie historique et majoritaire du pays, avec un peu plus de 50% de la population. Ils sont pour la plupart de confession musulmane. Quant aux Malaisiens, ce sont les habitants de la Malaisie au sens large, incluant les autres ethnies. Fin de la parenthèse.
Tout cela pour dire que l’on découvre, aux détours des rues de George Town, des temples chinois, hindous, des mosquées… une église. Ce sont les temples chinois qui nous ont le plus impressionnés.
Le centre-ville a été ajouté au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2008, ce qui a entraîné un afflux de visiteurs et surtout une rénovation massive du patrimoine architectural. Ces anciennes façades ressuscitées font tout le charme de George Town !
Complètement séduits par la ville, nous l’avons sillonnée en long et en large, en évitant les heures les plus chaudes de la journée.
Oh oui tiens, nous avons oublié de vous dire, la chaleur est vraiment étouffante en Malaisie. La température monte au-dessus de 35°C tous les jours. Cela irait s’il n’y avait pas cette forte humidité qui décuple la température ressentie.
Nous nous sommes alors secoués pour sortir le matin, ce qui n’est pourtant pas notre genre. Pour ceux qui ne sont pas du genre à marcher, des trishaws attendent à tous les coins de rue. Ce sont des vélos pousse-pousse, dont vous apprécierez la décoration toute en guirlandes et en fleurs.
Ils ne sont là que pour entretenir le folklore auprès des touristes, car les Malaisiens utilisent les bus (climatisés), les taxis (climatisés) ou les Uber (climatisés).
George Town en fête
Au départ, nous comptions rester sept jours à Penang et en profiter pour préparer nos visas pour l’Indonésie, notre prochain pays d’adoption. Mais nous avons dû prolonger notre séjour de deux jours, car ce n’est pas drôle lorsque tout se passe comme prévu. Une tempête de jours fériés s’est abattue sur Penang, fermant le consulat indonésien pendant une semaine complète :
fête de fin du ramadan + fête de la culture + fête de George Town + anniversaire du gouverneur de Penang
Le lundi suivant, en approchant du consulat, nous avions peur qu’ils aient décidé de fêter le tricentenaire de la première dent de lait de la nourrice du capitaine Francis Light, fondateur de Penang.
Le bon côté de tous ces jours fériés, c’est que la ville était en fête ! En particulier pour la célébration du huitième anniversaire de l’inscription de la ville au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Nous nous sommes mêlés aux habitants, très occupés à lancer des avions en papier, jouer à la marelle ou au mikado. Une ambiance joyeuse et bon enfant, avec plein de petits stands de nourriture en prime.
Nous avons également assisté à une impressionnante tradition, le Chingay :
La culture du street food
Laissez-nous maintenant vous présenter les vrais stands de nourriture, ceux qui s’installent dans les rues tous les soirs de l’année. C’est une institution en Malaisie, et en particulier à Penang.
Les vendeurs s’appellent des hawkers. Un peu partout dans la ville de George Town, ils se regroupent et installent des tables en plein air.
Chaque hawker propose sa spécialité, d’inspiration chinoise, malaise ou indienne. On fait le tour des stands pour trouver son bonheur, puis on s’installe à une table pour déguster.
Coup de cœur n°1 : les apoms. Ce sont des petites crêpes d’Inde du sud, à base de noix de coco. Très simples, mais redoutablement bonnes !
Coup de cœur n°2 : le stand de brochettes/fondue chinoise. On trempe les brochettes quelques minutes dans une marmite de bouillon et on se régale. Au moment de l’addition, il n’y a plus qu’à compter les tiges.
Evidemment, qui dit street-food, dit également street-vaisselle :
Une autre découverte pour nous : le durian. Le mois de juillet est en plein dans la saison de ce gros fruit à piquants.
Certains en sont fous, mais nous n’avons pas accroché. Il faut dire que son odeur est puissante. À tel point qu’il est interdit d’en transporter dans les bus. Ce n’est pas une légende !
Le street art à George Town
Après la street food, le street art. La municipalité a eu une merveilleuse idée il y a quelques années afin de mettre en valeur son patrimoine architectural : faire appel à des artistes urbains pour décorer les murs de la vieille ville.
Les œuvres les plus connues sont celles du Lituanien Ernest Zacharevic. Il a composé de superbes tableaux en associant des enfants peints avec des objets, qui eux sont bien réels.
Toutes ces peintures récentes s’assortissent très bien avec les temples et l’architecture ancienne. Elles incitent à regarder dans tous les recoins. Allez, nous vous mettons encore un petit florilège d’œuvres pour le plaisir des yeux :
Les jetées de Penang
À force de parcourir le centre-ville, on en oublie qu’on est sur une île. En fait, la mer, qui encercle presque la vieille ville, n’est pas vraiment belle. Le seul coin sympa est celui des jetées, appelées « jetties » en anglais. Ce sont ne sont pas de simples pontons, mais de véritables petits villages sur pilotis qui s’enfoncent dans la mer.
C’est une balade intéressante, mais prévoyez peut-être un pince-nez si vous vous y rendez à marée basse.
Le jardin botanique de Penang
Jusqu’alors, nous n’avions pas vu beaucoup de nature en Malaisie, mis à part les plantations de palmiers depuis la fenêtre du bus. Oui, car la production d’huile de palme est une des fiertés nationales. Ce qui est dommage, c’est qu’elle est à l’origine de l’une des plus importantes déforestation au monde.
Revenons-en à notre besoin de verdure. Pour y remédier, nous avons hésité à nous lancer dans la traversée d’un morceau de jungle qui se trouve au nord-ouest de l’île. Nous avons finalement opté pour une version « petit joueur » : le jardin botanique.
Il n’est situé qu’à quelques kilomètres de bus de George Town et l’entrée y est gratuite. C’est vaste, bien entretenu et rempli de beaux grands arbres.
Pour lutter contre le soleil brûlant, nous avons pris l’habitude de nous promener avec nos parapluies en guise d’ombrelles lorsque le soleil tape. Et comme c’est une tradition millénaire en Asie, nous ne sommes enfin plus les seuls !
Ah, et attention aux macaques. Ils étaient loin d’être agressifs sur notre passage, se cherchant des puces. Mais il ne vaut mieux pas qu’ils découvrent que vous avez de la nourriture, sans quoi ils pourraient vous sauter dessus.
À moins que ce ne soit ce varan, patibulaire mais presque, qui s’attaque à votre pique-nique :
Notre avis sur Penang et George Town
Ce n’est que notre première étape en Asie du sud-est, et pourtant nous sommes d’ores et déjà certains que George Town sera l’un des temps forts de notre passage dans cette région du globe. La ville est vraiment agréable, avec une bonne ambiance et une taille parfaite. C’est aussi ce que nous considérons l’Asie « facile » : un bon mélange entre modernité et tradition, où tout le monde comprend l’anglais et où le harcèlement des rabatteurs est inexistant. Un incontournable en Malaisie.
Conseils pratiques pour visiter George Town et Penang
Dormir à George Town
Nous avons séjourné à la 80’s Guesthouse (~20€)i. Une auberge de jeunesse très bien située, joliment décorée, mais un peu bruyante.
Prendre un café / travailler
Il y a de nombreux cafés sympas où travailler au frais. Les prix des boissons ne sont pas donnés pour l’Asie, 3€ le cappuccino, mais pour ce prix on vous laissera tranquille pendant des heures. La plupart servent aussi de bons plats salés. Quelques adresses : Moustache Houze, Wheeler Coffee.
Manger à George Town
Si la nourriture de rue est très bonne, les restaurants ne sont pas en reste. Vous pouvez vous régaler pour 5€ par personne. Nos recommandations :
- Sri Ananda Bahwan, une cantine où manger une délicieuse Dosai comme en Inde. Nous y sommes retournés 3 fois !
- Bistro Tang, une excellente cuisine chinoise/européenne, servie dans un décor apaisant.
Venir à Penang
Très simple en bus. Certains vous déposeront sur l’île car ils prennent le pont, d’autres près du ferry qui rejoint George Town. Les bus sont fréquents donc il n’est pas indispensable de les réserver. Mais si cela vous rassure ou si vous souhaitez consulter les horaires sur Internet, c’est possible via le site 12Go.comi.
Se déplacer
Les points d’intérêt sont en centre-ville et se relient donc à pieds. Pour les plus longues distances, privilégiez le réseau de bus de ville très efficace (lancez un itinéraire « transports public » sur Google Maps). S’il vous faut un taxi, sachez qu’Uber couvre la ville en étant bien moins cher.
Très chouette votre récit. J’attends la suite 😉
Merci, la suite arrive bientôt !
Ils n’ont pas l’air mal à l’aise !
Hihi, inspiré de Papa 😄
Comme les précédents , tres bien construit et instructif pour nous qui sommes encore dans notre petit confort .
Profitez de votre jeunesse et continuez le reportage .
Merci à vous.
On profite, on profite ! Merci, fidèle lecteur !
Ah on sent le changement ! Miam miam, j’en ai l’eau à la bouche…
Ah ça, on s’est régalé !
Ah, bon dépaysement et ça donne toujours autant envie de voyager !!
BIZ
Oui, gros changement ! C’est bien aussi de perdre ses habitudes. Bises !
Bon, j’ai mal retranscrit le jeu de mots de Papa.
» Ils n’ ont pas l’air mal t’à l’aise »
C’est mieux ainsi !
Mais comment je vais faire si je ne visite pas dans ma vie d’ aussi Interessantes choses !
Euh… On n’a toujours pas compris le jeu de mot !
Revenez donc nous voir !
Tu connais les blagues personnelles de Papa que lui seul comprend en fait ! 😄
Bon, on annule tout !
Quant à venir vous voir, tant pis, je laisse d’abord la place à tes frère et sœurs puis nous reviendrons.
On sent que le blog se construit (whaou la page d’accueil quand on arrive désormais), les dessins aussi (très beau le dessin de style « architectural » un peu différent des BD, bien qu’elles continuent de me faire rire (pudding dans les yeux !)) …
L’article est hyper intéressant et donne envie de venir, notamment pour voir en vrai le lancer de drapeau et tous ses stands de nourriture appétissants… J’en ai l’eau à la bouche à 9h du matin 🙂 !
Merci ! C’est toujours sympa de savoir ce qui t’a le plus marquée dans l’article 🙂
C’est clair que rien que la nourriture mérite le détour !
Très très bien cet article, merci les amis! Ça me donne vraiment envie à découvrir la Malaisie 😉 J’attends la suite avec impatience!!
Cool de te lire Momo ! Contents de savoir que ça te donne envie de decouvrir ce beau pays.
À bientôt sur votre blog ?! 😉
Génial votre planificateur de voyage météorologique… mais il aime surtout la chaleur… quand on regarde ce qu’il dit de la France… il n’y a que juillet et aout de bien !?
Vous n’avez pas été malades avec la street foot ?
Sinon j’ai pas compris la photo de l’homme tout nu sous sa serviette derrière la porte bleue ?
Effectivement, il ne faut pas prendre le planificateur au pied de la lettre. En même temps, pour la France avant le mois de juillet, il avait raison cette année !
Non, on n’a pas du tout été malade en Malaisie. Les conditions d’hygiène sont bonnes.
L’homme dans sa serviette, c’était simplement qu’on voit souvent ce genre de scènes dans le quartier indien et ça nous amuse !
Pauline, l’homme tout nu sous sa serviette c’est la culture du sarong.
Felicitations pour votre article sur Penang. Pour moi qui y habite depuis 18 mois maintenant, vous avez su decrire fort bien l’essentiel et faire partager l’envie de visiter cette ile de Penang.
Bonne continuation dans vos peregrinations.
JY
Ohlala merci ! Ça fait plaisir d’être validés par quelqu’un qui connaît si bien Penang.
un grand bravo pour votre reportage sur l’île de Penang,j’y ai pris beaucoup d’intérêt.
Merci, c’est gentil !
Bonjour à tous!
Merci les gars, on a trouvé beaucoup d’informations utiles!
De rien, ça fait très plaisir de voir que nos articles sont utiles. Profitez bien de Penang !
trop bien les dessins ! belles photos aussi.
Je confirme que j’ai déjà passé un voyage entier avec du durian dans les soutes de l’autocar et c’était très désagréable ! Après il paraît que plus on en mange et plus on devient fan, un peu comme la moutarde.
Intéressant cet endroit, dommage je n’y suis pas passé, ça pourrait peut-être me réconcilier avec la Malaisie.
Très jolies ces peintures murales !
On n’a pas tenté la cohabitation longue avec le durian, ça ne doit pas être ultra agréable, effectivement !
Oui c’est dommage que t’aies raté ça, c’est devenu connu quelques années après ton passage on dirait.
5 étoiles pour l’article. Il est très bon. J’ai hâte d’aller a Georgetown. Signé : un petit garçon de 7 ans.
Merci Petit Lapin ! Bon voyage à toi en Malaisie et bonne chasse aux graffitis de Georgetown !
J’adore la cuisine de Penang..
Excellent article…merci pour le partage.
Oui, une bonne destination pour les foodies en Asie !
j’envisage de partir en vacances en Malaisie et cet article sue Penang me conforte sur la destination . Que pensez vous de 4 jours sur PENANG?
MERCI ET BONNE ROUTE
Quatre jours nous paraissent parfaits pour prendre le temps de découvrir Georgetown et, éventuellement, partir une journée dans la jungle et à la plage.
Bonnes vacances !
Je suis présentement à Penang et en effet, quelle merveilleuse ville, jaime particulierement le coin du Ferry la nuit, c’est magique!
Ah génial ! Profite bien ! C’est ici qu’on a commencé à goûter à la street-food asiatique et petit à petit on est devenus accros !
Hello !
Je découvre votre blog sur le post de la Malaisie et je trouve trés interressant vos commentaires.
Cela fait 2 années que je voyage vers l’ile de Penang et vous confirmez réellement ce que l’on peut attendre de cette région.
Le tour de l’ile de Penang peut se faire en vélo ou scooter, ce qui permet de découvrir de trés belles petites plages sur la côte ouest, au sud de l’ile et ses petits restaurants pour locaux (un régal).
Batu Ferringhi à une trés grande et belle plage mais bien choisir sa saison car la mer y est agitée . Pour info ; vous y serez plus incommodé par les attractions pour touristes (jet ski, parachute ascensionnel…) que par le monde sur cette plage.
Eviter aussi le marché de nuit de Batu (typique certe, mais monde de la consommation inutile)privilégier le marché nocturne du mardi sur Georgetown (que des Malaysiens et des tarifs plus interressants)
Continuez bien votre voyage
Stéphane
Merci pour tous ces bons conseils !