Devinez qui débarque à Buenos Aires début janvier 2020, le sourire aux lèvres, la fleur au sac-à-dos et des dizaines d’idées de vadrouilles en tête ? À nous les paysages légendaires d’Argentine, à nous l’immensité de sa Pampa, à nous les festins d’empanadas, à nous le swing acrobatique du tango ! Nous ne restons que deux jours dans la capitale, pour mieux revenir l’explorer plus tard. En attendant, nous grimpons dans un bus en direction de notre première étape : Mendoza.
Prendre le bus en Argentine, c’est un peu comme monter en première classe dans l’avion. Du moins ce que nous en imaginons : de copieux plateaux repas, des sièges larges et moelleux, une couverture et parfois même de petites télévisions individuelles. Les quatorze heures de trajet nocturne défilent en un rien de temps.
Au petit matin, tandis que le soleil nous entrouvre tout doucement les yeux, les paysages nous les écarquillent brusquement. Sur la moitié de l’horizon scintillent les dents de scie de la Cordillère des Andes et ses neiges éternelles. Nous sautillons d’impatience.
Cependant, avant d’aller les voir de plus près à Uspallata et sur les flancs de l’Aconcagua, nous nous installons pour une semaine à Mendoza, quatrième plus grande ville d’Argentine et, accessoirement, capitale du vin.
Premières impressions sur l’Argentine et Mendoza
Si les rues entraperçues à Buenos Aires nous ont semblé élégantes et agréables, celles de Mendoza nous apparaissent… inesthétiques mais agréables. De larges bandes de bitume se croisent à angle droit, séparant des blocs de maisons rectangulaires et courtes sur pattes.
Mais ne fuyez pas, les Mendocinas et Mendocinos ont compensé l’abus cubique en plantant des arbres. Des milliers d’arbres, tous plus beaux et verts les uns que les autres.
Le plus surprenant ? Ce débordement de chlorophylle bourgeonne au cœur d’un quasi-désert. Un système de canaux quadrille les rues, alimenté par les neiges andines. D’ailleurs, prenez garde où vous mettez les pieds, surtout si vous rentrez d’une dégustation de verres de vin bien remplis.
Les températures estivales nous inquiétaient, avec des pointes à 40°C, mais grâce à nos amis touffus, les rues sont respirables. Nous apprenons que c’est un urbaniste français qui a esquissé le centre. Si vous voulez notre avis, il a dû tomber dans une marmite de géométrie quand il était enfant. Ou bien il est fan de Scrabble :
Ce sont nos premiers jours en Argentine et nous sommes aux aguets. Nous voulons tout observer jusqu’au moindre détail : le look des habitants, les vitrines des boutiques, l’aspect des panneaux, la couleur des slips des policiers… Tout. Et pour le moment, nous ne sommes guère dépaysés de l’Europe. Le vieux continent semble avoir poussé une portion de ses habitants et de ses traditions dans un gros bateau et envoyé celui-ci peupler l’Argentine.
Le principal trait européen que nous discernons est furieusement espagnol : la sieste ! L’après-midi, aux heures où le soleil grille la canopée, les Argentins s’enfoncent dans leurs canapés.
Qui dit sieste, dit dîner tardif. Et là encore, les habitants de Mendoza font fort puisqu’ils n’hésitent pas à attendre 23h, voire minuit pour souper. Lorsque nous nous attablons à 20h au restaurant, nos voisins commandent leur goûter !
Mais revenons à nos pérégrinations. En plein centre de Mendoza, la Plaza Independencia est le principal lieu de rendez-vous.
Autour de la place principale s’ébattent quatre squares. Nos préférés sont la place d’Italie et surtout la place d’Espagne, avec ses mosaïques andalouses.
Puis viennent la place du Chili et celle de San Martín, du nom du plus grand héros d’Argentine – après Maradona bien sûr – libérateur du colon ibérique au même titre que Simon Bolivar dans les pays voisins. Vous le remarquerez dans la suite de l’article, San Martín a donné son nom à une flopée de lieux.
Monuments et tour guidé de Mendoza
À l’un des angles de cette plaza San Martín trône le plus élégant des bâtiments de Mendoza, une ancienne banque transformée en bibliothèque et bureaux.
Que voir d’autre à Mendoza ? Hmm… si vous nous aviez demandé que boire, la réponse coulait de source, mais que voir… bonne question.
Alors nous optons pour un tour gratuit de la ville. Celui-ci s’avère passionnant et nous confirme qu’en effet, les monuments sont rares. Au moins, maintenant, nous en connaissons la raison : les tremblements de terre se sont amusés, au fil de l’histoire, à faire table rase du passé.
Notre guide Begonia nous explique mille autres choses sur son pays et sa ville. Nous ne vous révèlerons pas tous ses secrets, sinon elle n’aurait plus de job, mais en voici trois qui pourraient vous intéresser.
Premièrement, elle nous présente le Pasaje San Martín, une discrète galerie marchande qui vaut la peine d’être parcourue le nez en l’air.
Deuxièmement, elle évoque un point de vue au sommet de la Premium Tower, que nous nous empressons de tester le jour suivant. Nous y découvrons deux terrasses, l’une pour un restaurant, l’autre pour un bar dont nous profitons jusqu’au coucher du soleil.
Le troisième secret est notre préféré. Il s’agit de Dante Soppelsa, le meilleur glacier de la ville (à ne pas confondre avec Ferruccio Soppelsa, moins doué). L’Argentine est un pays de fins glaciers qui fait honneur à l’importante immigration italienne des siècles passés. Choisissez bien votre créneau, car il peut y avoir trente minutes d’attente aux heures de pointe.
Si lécher des glaces vous laisse de glace, nous pouvons vous conseiller à la place la visite du musée d’art contemporain, tout juste rénové. L’entrée est gratuite, la coupole de la pièce principale est impressionnante et les artistes argentins exposés sont sacrément talentueux.
Autour du centre de Mendoza
En soirée, c’est vers l’avenida Arístides Villanueva que l’ambiance se déplace, sorte de « rue de la soif » de Mendoza. Si jamais votre gorge s’assèche, c’est ici que vous trouverez les plus larges terrasses, les bières aux meilleurs prix et des hordes d’Argentins pour en profiter.
Au bout de cette avenue, nous tombons avec surprise sur une fresque de l’illustrateur français Jean Jullien. Juste à côté, un visage de Frida Kahlo nous apprend que l’artiste mexicaine a vécu à Mendoza.
Un peu plus loin, une Mafalda en 3D regarde passer les passants. L’espiègle star de la BD argentine nous rappelle quelqu’un…
Nous nous familiarisons à Mendoza avec le paysage culinaire argentin. Sa spécialité la plus cornue, euh… connue, n’est pas compatible avec nos engagements végétariens. Heureusement, les habitants ne mangent pas que du bœuf et d’ailleurs Mendoza abrite plusieurs restaurants végétariens où nous nous régalons.
Le coup de cœur est immédiat pour les empanadas, petits chaussons fourrés à emporter et manger sur le pouce, avec parfois des recettes originales. Nous avons entre autres dégoté des spécimens à la courge butternut, aux carottes-gingembre, aux légumes grillés, aux lentilles et chimichurri, à la purée de maïs…
Se nourrir est doublement un plaisir avec des serveurs et serveuses chaleureux et décontractés, dans tous les restos du pays. Quel que soit l’âge des clients, nous les entendons servir du Hola chicos (Salut les jeunes).
Un tour au parc San Martín
À un kilomètre du centre, nous jetons un rapide coup d’œil au parque San Martín et… finissons par y rester jusqu’au soir !
Le parc est immense, avec d’impeccables pelouses sous de grands arbres, un lac artificiel autour duquel se promener et les Andes en arrière-plan.
Jamais nous n’avions vu autant de monde avec une chaise pliante sous le bras ou l’arrière-train. Et si les badauds prennent si soin de leur bas-dos, c’est parce qu’ils s’installent dans le gazon pour plusieurs heures, à remplir, siroter, re-remplir et re-siroter leur calebasse de maté.
Le maté, si vous n’en avez jamais entendu parler, est une boisson chaude aussi méconnue en Europe qu’elle est idolâtrée ici. Nous la trouvons très amère, avec un fort goût de verdure, pas évidente à apprécier du premier coup. Mais ôtez son maté à un Argentin, il dépérit.
Et les bodegas de Mendoza ?
Beaucoup de touristes ne viennent à Mendoza que pour cela, visiter et déguster du vin dans les caves des vignobles. Cette région est la plus réputée d’Argentine, notamment pour son cépage Malbec. Elle commence à titiller la réputation des vins chiliens, qui eux-mêmes se sont fait une place sur la scène inter-pinard-tionale.
Nous n’avons pas visité de bodega à Mendoza, mais plus tard à San Rafael, pas très loin dans la région. À la place, nous avons fait honneur aux cultures locales dans un bar à vin appelé Chinitas, que nous recommandons chaudement. La gérante est aux petits soins, ses conseils sont excellents et il est possible de passer d’un vignoble à l’autre sans quitter sa chaise.
Si vous souhaitez visiter des bodegas, les deux options les plus simples sont soit de monter dans un train jusqu’à la banlieue viticole de Maipú et de marcher ou louer un vélo sur place, soit d’opter pour une visite organisée comme celle-cii pour plus ou moins 20€ par personne.
Notre avis sur Mendoza
Si Mendoza ne présente rien de spectaculaire, elle nous a permis de découvrir l’Argentine tranquillement, loin des spots les plus touristiques. Vous l’aurez compris, nul besoin d’y séjourner une semaine entière comme nous l’avons fait, mais vous pouvez largement passer un ou deux jours ici sur le chemin du Chili ou entre Salta et Bariloche.
Conseils pratiques pour visiter Mendoza
Trajet de Buenos Aires à Mendoza
Pour ce premier trajet de 14h de bus en Argentine, nous avons eu peur de mal dormir et avons choisi la classe la plus haute, à savoir les sièges « cama ». Pour 36€, nous avons hérité d’énormes sièges en cuir, de télévisions individuelles et de tout le confort possible. Sur d’autres trajets nous avons opté pour la catégorie inférieure « semi-cama », et les sièges sont déjà bien confortables. Dans tous les cas, réservez au moins 2 ou 3 jours à l’avance, davantage pendant les vacances argentines. Nous réservions via le site Busbudi, qui permet de payer en euros pour éviter les frais bancaires.
Dormir à Mendoza
Le studio que nous avons loué a malheureusement fermé depuis notre passage à Mendoza.
Autre option, le Jac Hostel, tout neuf et tout beau, propose des lits en dortoir(~20€) ou des chambres doubles (~45€ la nuit)i. Il a l’avantage d’être situé en plein cœur de Mendoza.
Restaurants
L’un des meilleurs rapports qualité/prix à Mendoza est le buffet. Plusieurs de ces self-services payés au poids existent en ville et ils sont pris d’assaut chaque midi de semaine. Nous recommandons celui de Cuenco, entièrement végétarien, pour se régaler à moins de 4€. Il est aussi possible d’y prendre des empanadas à emporter pour les déguster par exemple dans le parc San Martín.
Du côté des véritables restaurants, nous avons adoré Caléndula, un végétarien original et délicieux, à l’accueil décontracté et aux prix très raisonnables pour la qualité, comptez 7-8€ le repas. Réservation conseillée.
Free walking tour
Enfin, nous recommandons le tour guidé que nous avons suivi, payé au pourboire et disponible en anglais ou espagnol. Plus d’infos ici.
Uspallata, petite ville servie sur un plateau andin
Nous quittons Mendoza pour la montagne et choisissons Uspallata comme nouvelle base, à deux heures de Mendoza. L’accent argentin transforme tout en « ch », nous devons alors nous concentrer pour penser à prononcer correctement « Ouspachata ».
Nous dégotons les meilleures places de notre bus à deux étages, juste au-dessus du chauffeur. La vue panoramique sur les paysages nous décroche la mâchoire.
L’aridité tenace met en lumière les couleurs rocheuses, qui ondulent du rouge au noir en passant par l’orange et le blanc.
Soudain, à l’approche du barrage Potrerillos, le turquoise envahit notre champ de vision. La moitié du bus descend et fonce vers les cabanes d’un village de vacances.
Lorsqu’Uspallata surgit, c’est une autre couleur qui nous saute aux mirettes, celle du vert intense des arbres. Les déserts saharo-arabiques ont leurs palmeraies, ceux d’Argentine possèdent des peupleraies, patiemment plantées par les colons à la recherche de l’ombre la plus grande possible. Car s’il fallait compter sur la végétation locale, aucun arbuste ne dépasserait le mètre de hauteur.
Derrière, l’horizon est semé à 360° de montagnes bien plus élevées. Nous sommes à deux mille mètres d’altitude, une broutille comparée aux pics de la région qui dépassent allègrement les cinq mille. Quel décor !
La bourgade d’Uspallata elle-même ne présente pas d’intérêt. Une station service, quelques boutiques et une poignée de restaurants. L’activité est clairement tournée vers l’extérieur, la nature.
Nous sommes quasiment les seuls étrangers parmi une foule de touristes locaux, nombreux à rechercher le grand air pour leurs grandes vacances, en janvier et février. Ils s’éparpillent aux quatre coins du pays, louent des chalets appelés cabañas, ingurgitent des litres de maté et allument le barbecue à tous les repas.
Nous nous installons nous-mêmes dans une cabaña en plein désert, à quatre kilomètres du centre, avec pour uniques voisines d’autres cabañas disparates. Ariel le gérant déboule dans son pick-up, suivi d’un ouragan de poussière, Ray Ban sur le nez et large sourire aux lèvres. Il répond avec la décontraction la plus totale à chacune de nos demandes : « Oh oui, aucun problème » !
La mini maison dont il nous confie les clés est toute en bois, bien équipée, doucement aérée par les vents… nous validons totalement les vacances à l’argentine !
Le second jour, la météo change sans crier gare, une lourde pluie s’écrase sur notre petit toit. Dans un désert, c’est un comble. Nos voisins rangent précipitamment leurs chaises pliantes et leur maté. Un couple plus loin court chercher des pelles et dessine des rigoles dans le sol pour canaliser l’or bleu vers le jardin. Ce ne doit pas être fréquent.
Une fois le soleil revenu, nous nous élançons à vélo en direction de la colline aux sept couleurs, située à treize kilomètres. « Aucun problème, c’est hyper simple », nous confirment Ariel et son enthousiasme à toute épreuve. Ce ne sera pas vraiment le cas…
PSCHHHHH… Au bout de vingt minutes, première galère, Mi-raison crève. Nous trouvons un autre fournisseur de bicyclette, à qui nous en louons une nouvelle tandis qu’il répare la première.
Puis, durant une pause, re-PSCHHHHH. Une autre roue expire alors que Mi-raison n’est même pas en selle. Demi-tour.
En chemin, nous observons de plus près d’étonnants petits autels fréquents dans la région, entourés de centaines de bouteilles pleines. L’explication nous échappe. Ce ne sont pas des décharges publiques, puisque les minuscules loges abritent des crucifix.
Une fois le premier vélo récupéré, nous reprenons le chemin de la cabane et… CRAAAAC. C’est le dérailleur qui se rompt. Nous voilà avec un joli record de trois vélos cassés en deux heures. Nous appelons Ariel, qui rapplique avec son pick-up « Oh oui, j’arrive, aucun problème ! ». Nous n’aurons pas vu la colline aux sept couleurs, mais nous en aurons vu de toutes les couleurs.
Pour nous consoler, nous tentons le barbecue, LA meilleure chose à faire dans une cabaña. Après quelques difficultés à ramasser du bois dans notre désert de buissons (nous avons hésité à démonter la cabane des voisins), nous jetons sur le grill des patates, aubergines, courgettes, oignons, poivrons et maïs, marinés à l’huile d’olive et aux herbes. Le résultat vaut l’effort !
Notre avis sur Uspallata
Uspallata est un bel endroit où se mettre au calme, prendre le temps et profiter de cette jolie partie des Andes, beaucoup plus minérale qu’en Patagonie. Nous nous souviendrons longtemps de notre petite cabane chérie. Si vous venez comme nous sans voiture, prévoyez de bons bouquins, les activités ne sont pas nombreuses dans les environs immédiats.
Reste un gros point positif : Uspallata nous approchait du parc naturel de l’Aconcagua, où nous avons pu facilement randonner à la journée (1h45 de bus, contre 4h depuis Mendoza). C’est notre prochain chapitre.
Conseils pratiques pour visiter Uspallata
Trajet en bus de Mendoza à Uspallata
Comptez près de 2h15 de bus depuis le terminal de Mendoza et moins de 3€ par personne. Il s’agit de bus à deux étages de la compagnie Andesmar, que nous vous conseillons de réserver. Déjà parce qu’ils sont souvent pleins le jour-même, mais aussi pour essayer de décrocher l’une des quatre places panoramiques à l’avant. La plateforme Busbud ne propose pas ce trajet, nous vous recommandons alors de passer par le site Plataforma10, qui accepte les cartes de crédit françaises sur les petits montants.
Une fois sur place, sans voiture, nous nous sommes déplacés facilement entre la ville et notre cabane grâce aux taxis (2,50€ la course) ou aux remis (2€). La différence est que le remis n’a pas le droit de chercher des clients dans la rue, il doit être appelé par téléphone ou WhatsApp. Demandez un numéro aux habitants.
Dormir à Uspallata
Oubliez l’hôtel. Ici, le plein air est à l’honneur avec de nombreux campings et des cabanes qui se multiplient comme des lapins.
Nous recommandons fortement celles d’Inca Rocai , bien décorées, bien équipées, au calme, avec un excellent wifi, de l’eau potable et même une piscine commune. Il y en a de plusieurs tailles et à plusieurs prix, conçues pour héberger d’une à sept personnes.
Nous vous déconseillons juste de louer leurs vélos vieillissants. D’ailleurs, ne louez aucun vélo à Uspallata, nous avons appris plus tard que les routes étaient jonchées d’épines d’arbres.
Manger à Uspallata
Comme la cabaña dispose d’une cuisine, nous sommes arrivés avec notre stock de nourriture pour quatre jours, mais il existe aussi des snacks qui proposent de livrer hamburgers, pizzas, pâtes ou autres sur le pas de votre porte.
Nous avons tout de même testé un restaurant, La Juanita. Celui-ci s’est révélé délicieux et original. Nous avons par exemple trouvé dans la section végétarienne du menu des gnocchis de betterave à la sauce aux amandes. Comptez environ 5€ le plat.
Randonnée sur le Cerro Aconcagua
Depuis Uspallata, nous partons prendre un peu de hauteur dans le parc provincial de l’Aconcagua, tout près de la frontière avec le Chili. Le trajet en bus jusqu’à l’entrée du parc est à nouveau incroyable, depuis nos sièges panoramiques évidemment.
L’Aconcagua n’est ni plus ni moins que le plus haut sommet du continent américain, avec ses presque 7000m d’altitude. Nombreux sont les alpinistes qui se lancent à son assaut, mais nous ne sommes évidemment pas du tout préparés à un tel exploit. Pour le commun des mortels, comme nous, les randonnées sont particulièrement encadrées par les rangers. Il nous faut choisir entre la version courte qui part de l’entrée du parc à 2800m et grimpe à 3100 ou la version longue qui poursuit jusqu’au campement Confluencia à 3500m. Nous optons pour cette dernière, même si le prix vient de bondir par rapport au chiffre annoncé dans notre guide (22€ par personne, gloups !).
Nous marchons d’abord près d’un kilomètre sur béton, jusqu’au parking des voitures, puis sur de petits sentiers jusqu’à la Laguna de Horcones et son belvédère. Nous adorons en particulier les touffes d’herbes orangées et les innombrables couleurs qui revêtent les montagnes alentour.
Cette partie, incluse dans la version courte, est sans conteste la plus belle et celle qui offre les meilleurs points de vue sur le sommet enneigé de l’Aconcagua. Nous trouvons la suite fatigante, poussiéreuse et monotone. Les trois derniers kilomètres, en particulier, concentrent tout le dénivelé, rendu difficile par le manque d’oxygène. Le comble est que même si nous nous approchons du mastodonte, nous le voyons de moins en moins. Le chenapan se cache !
À chacune de nos pauses, de nombreux oisillons qui n’ont pas froid aux ailes nous virevoltent autour.
Une fois au camp Confluencia, après trois heures trente de montée, un ranger nous attend sous un chapeau à la John Wayne. Il vérifie nos autorisations puis insiste, nous n’avons pas le droit d’aller plus haut. S’étale alors sous nos yeux médusés un immense campement avec une centaine de tentes de toutes tailles et un hélicoptère livreur de provisions. Quel business cette ascension !
Sur le chemin du retour, le soleil s’adoucit et le souffle nous revient. Nous apprécions bien plus le sentier et les paysages.
Trois heures de descente plus tard, nous voilà de retour à l’entrée du parc avec deux heures à tuer avant le passage du bus. Nous longeons tranquillement la route principale jusqu’au village de Puente del Inca (le pont de l’Inca), qui porte ce nom à cause d’une étrange arche naturelle qui surplombe la rivière.
À la terrasse d’un café, nous tombons de tout notre long. Aaah, une chaise… nos pieds nous remercient !
Conseils pratiques pour randonner dans le parc de l’Aconcagua
Venir à l’Aconcagua en bus
Ici aussi, les bus sont ceux de la compagnie de la société Andesmar, réservables via le site Plataforma10. Il y a trois allers-retours par jour. Nous avons choisi l’amplitude la plus grande en montant dans le premier bus à 7h et en rentrant par celui de 20h. Comptez moins de 3€ par personne et 1h45 de trajet.
Attention ! À l’aller le bus nous a déposés devant le parc national, mais si vous rentrez par le dernier bus, celui-ci ne repasse pas devant le parc, il faut impérativement redescendre l’attendre à Puente del Inca, à 20 min à pied.
Notez que l’autostop fonctionne mal par ici. Nous sommes près de la frontière avec le Chili et les véhicules passent un point de contrôle douanier entre l’Aconcagua et Puente del Inca.
Entrée dans le parc de l’Aconcagua
Le tarif est réévalué de temps à autre, à cause de la dévaluation récurrente du peso. Nous sommes tombés juste après une grosse augmentation et avons payé 22€ pour la grande randonnée, tandis que la petite était à 4,50€ (tarif pour les étrangers). Il y a de grandes chances que cela vous coûte moins. Notez que les passeports sont obligatoires pour entrer dans le parc.
Quelle randonnée choisir
Même si nous gardons un bon souvenir de notre journée, nous trouvons le tarif de la longue randonnée exagéré. Surtout que la plus belle partie du parc s’observe déjà bien en choisissant la version courte. À vous de voir selon votre budget et votre fougue randonnesque. Notez que la version longue n’est proposée qu’en période estivale.
Quel équipement emporter
Pour réaliser la randonnée la plus longue, les rangers conseillent de partir avec deux litres d’eau par personne. C’est à peu près ce que nous avons bu, sauf qu’il existe une source au camp Confluencia, nous aurions donc pu nous charger moins.
Niveau vestimentaire, un seul pull nous a suffi car la journée était chaude. Mais attention, le temps peut vite tourner. Pour obtenir une idée (imprécise) du climat actuel, vous pouvez consulter la météo de la station de ski Los Penitentes, située non loin.
Enfin, pensez à emporter de la crème solaire car le soleil est coriace à cette altitude, voire du stick à lèvres solaire si vous comptez rester longtemps.
Oh, changement total de paysages ! Tranquille mais bien sympathique on dirait. Est-ce que les empanadas sont à la graisse de porc ?
Oui, ça nous a décoiffés aussi ce changement de paysage en janvier dernier !
On ne croit pas pour les empanadas. En tous cas on en a mangé beaucoup qui étaient clairement affichés comme végétariens.
Ah chouette, des nouvelles. Je m’attendais un peu plus de précision sur la dégustation de vins toutefois moi qui adore le Carménère du Chili.
Vivement le prochain article ! A bientôt
C’est vrai qu’on a survolé là, on détaillera mieux dans le prochain article ! Tiens on ne connaissait pas le Carménère, on va se renseigner. Merci d’être passée par ici 🙂
Étonnant article tout en nuances qui donne envie d’aller voir par sois-même mais qui laisse clairement penser que toutes les journées n’étaient pas dignes d’intérêt …
Quoique il en soit, l’Argentine et particulièrement la région Andine font partie de mes projets à court terme et vous y êtes un peu pour quelque-chose, comme d’habitude !!
Il faut dire qu’on a eu des idées un peu bizarres aussi, comme commencer par passer une semaine dans une ville vidée de ses habitants l’été, puis partir sans voiture dans un endroit où il n’y a rien à faire à part se la couler douce. On en garde de bons souvenirs quand même, mais on glisse des alertes pour ceux qui voudraient suivre nos traces 🙂 Tu pourras affiner ton avis avec les prochains articles mais globalement on recommande fortement l’Argentine !
Génial,juste génial… J’avoue que Mendoza a l’air très agréable à découvrir à pieds (j’ai très très envie de faire de longues marches) et les paysages ouch! Par contre 22€ la rando, c’est un tantinet hors de prix non.
Encore une fois vous nous donnez envie de monter dans un avion et de traverser la planète. L’Argentine est sur notre pas trop short liste.
J’attends avec impatience la suite.
Kenavo
Virginie
Oui ils ont craqué pour le prix de la rando ! Heureusement, presque tous les autres parcs naturels d’Argentine sont gratuits.
Hasta luego 🙂
Sympa votre parcours en Argentine du sud. Je commence à rassembler des infos sur cette région que nous n’avons pas encore visité et je tombe sur votre blog. Merci, il y a énormément d’infos !
PS: je n’ai pas trouvé de quoi m’inscrire à votre newsletter 🙁
Avec plaisir ! Profitez bien, c’est une chouette région. Pour la newsletter, c’est par ici.