Soyons réalistes, nous n’explorerons jamais tous les beaux villages des Pouilles, ils sont trop nombreux. Mais deux d’entre eux avaient planté leurs hameçons dans nos esprits vagabonds et notre séjour à Bari était l’occasion rêvée d’y passer une tête. Ces bijoux sont voisins et se visitent donc très facilement dans la même journée : Polignano a Mare se situe à trente minutes de train de Bari, Monopoli cinq minutes plus loin.
À Monopoli, chaque rue vaut de l’or
Monopoli fait partie de ces innombrables villes italiennes qui conservent un centre historique serré et préservé, à l’esprit résolument villageois. Regardez ces vieux murs, ces ribambelles de pots de plantes, le linge à toutes les fenêtres… on entendrait presque le fredonnement des casseroles de pâtes sur le feu s’échapper des photos !
Nous tombons rapidement sur l’adorable port antique, encastré entre les maisons, d’où des générations de monopolitani sont parties en quête de pitance marine.
Nos pas nous mènent ensuite à la cathédrale della Madonna della Madia, construite sur les ruines d’un temple romain, où des générations de monopolitani sont venues en quête de clémence divine.
Et puis… euh… voilà. Nous avons finalement peu de conseils touristiques à vous donner pour visiter Monopoli. Il y a bien le vieux palazzo Palmieri dans un coin, mais fermé pour rénovation.
Alors le mieux reste de flâner le nez en l’air !
En Méditerranée, qui dit cité moyenâgeuse de bord de mer, dit remparts. Et Monopoli n’échappe pas à la règle. Nous repérons une mini promenade piétonne qui prend naissance au niveau du château de Charles Quint (entrée 10€, visite réputée peu intéressante) et se prolonge sur les fortifications jusqu’à la petite plage de Cala Porta Vecchia.
À notre avis, il ne vaut mieux pas espérer y trouver un coin de sable en été, elle est vraiment riquiqui ! Début avril, aucun souci, nous repérons un unique retraité qui prend le soleil dans son petit slip da bagno.
La balade semble se poursuivre plus au sud de Monopoli vers une série de criques et même de grottes, mais un autre village nous attend. Nous retournons à la gare, avec une halte chez Spaghetti d’Italia en chemin (nombreuses recettes de pâtes délicieuses, pensez à réserver).
Polignano a Mare, entre ciel et mer
Nous sommes fans du rail italien, ponctuel, propre, pratique et peu cher, bien loin de la galère d’une arrivée en bagnole, à la recherche d’un parking qui ne demande pas un pactole. En cinq minutes, nous sommes déjà à Polignano a Mare.
Plus que le précédent, nous trouvons ce village très touristique. Et comme il est aussi plus serré, cela fait du monde au mètre carré. Mais nous comprenons rapidement les raisons de ce succès, zieutez donc !
Étymologiquement, le nom Polignano proviendrait du gréco-latin « multiples rochers », et cela correspond exactement à ce que nous avons sous les pieds : un village posé sur plusieurs falaises. Les deux plus spectaculaires se toisent au-dessus de la Lama Monachile, petite plage inattendue aux eaux limpides.
Quant aux ruelles du vieux centre de Polignano, elles sont sinueuses, décorées, animées, fleuries… bref, encore un village des Pouilles bien craquant.
Malgré le nombre de visiteurs, les polignanesi n’ont pas fui et ils passent, en bons Italiens, une large partie de leur temps dans la rue.
Le contraste est d’ailleurs frappant à cette saison, entre les touristes en tee-shirts et les locaux en veste, voire doudoune.
Pour trouver des ruelles plus tranquilles et authentiques, c’est vers la via Muraglia et le vico Corte qu’il faut se promener. Et encore, un logement sur quatre est siglé Bed & Breakfast.
Le village de Polignano a Mare est si dense et serré que les points de vue se comptent sur les doigts de la main. Avec un peu de chance, vous parviendrez à trouver celui-ci au bout d’un labyrinthe de ruelles.
Sinon, vers l’est de Polignano, la falaise soutient une vraie grande esplanade. Quelques pêcheurs lancent des lignes extra longues, altitude oblige, tandis que nous nous penchons pour tenter d’admirer les grottes marines nichées sous les maisons. L’une d’elles est la célèbre Grotta Palazzese, reliée au village par un tunnel et qui abrite l’un des restaurants de luxe les plus connus au monde.
Côté ouest, une esplanade d’un autre type nous attend, vaste roche laissée sauvage et surnommée Pietra Piatta. Une statue la surplombe en hommage à Domenico Modugno, chanteur du tube Nel blu dipinto di blu. Ça ne vous dit rien ?
Le refrain vous parlera peut-être plus : « Volaaaare oh oh, cantaaaare oh oh ».
L’enfant du village a tant marqué les esprits que nous retombons sur ses paroles un peu plus tard.
Au dîner, nous choisissons Mint, petit restaurant intimiste plein d’options végétariennes. La cuisine est bonne, mais nous nous attendions à un peu mieux pour le prix. S’il fait beau, vous préférerez peut-être un restaurant avec terrasse.
Et pour conclure cette journée, nous sortons du sac notre jeu de cartes favori depuis quelque temps… le Monopoly Deal !
Conseils pratiques pour visiter Monopoli et Polignano a Mare
Venir en train depuis Bari
C’est très simple, grâce aux nombreux départs toute la journée. Les horaires sont disponibles sur le site de Trenitalia (traduit en français) et les tarifs sont doux. Comptez environ 7€ et une heure de train pour la boucle complète Bari – Monopoli – Polignano – Bari.
Dormir à Monopoli ou Polignano a Mare
Bari est de loin l’option la moins chère du coin, mais si vous avez du budget, il doit être assez sympathique de prendre le temps le soir et le matin dans l’un des deux « poli ».
Notre préférence irait certainement pour Monopoli que nous avons trouvé plus authentique. Par exemple la chambre d’hôtes Dimora Palmierii, idéalement située dans la vieille ville, nous semble très bien.
Si vous optez pour Polignano a Mare, attendez-vous à payer encore plus. Cette chambre avec vue meri nous paraît offrir l’un des meilleurs rapports plaisir/prix.
Comme d habitude ! Magnifique reportage ! Et bien utile !
Continuez comme cela , doucement mais passionnément !
Merci !