Installés pour un mois dans un appartement de Tbilissi, la capitale de Géorgie, nous nous échappons pour deux jours de randonnée dans le parc national de Borjomi-Kharagauli. Un couple de voyageurs français rencontré par hasard trois semaines plus tôt à Mestia nous a alléchés avec le récit d’un trek au doux nom de « Panorama Trail ». Comment résister !?
Préparatifs et autorisations
Le parc national a la bonne idée d’être collé à la petite ville de Borjomi. Celle-ci est une station thermale réputée pour les propriétés de son eau gazeuse, qui est également mise en bouteille et bue dans tout le pays. L’équivalent de Vichy en France ou de San Pellegrino en Italie.
Nous arrivons à Borjomi en fin d’après-midi et ne la visitons que très rapidement. C’est que nous avons des montagnes à gravir !
L’étape impérative avant de randonner dans le parc national de Borjomi consiste à s’enregistrer (nous vous donnerons tous les détails à la fin de l’article). Le monsieur nous prévient « Il est difficile ce trek ! ». Nous ne nous démontons pas « Oui oui, aucun souci ». Nous réservons nos places dans le refuge, louons leurs sacs de couchage qui s’avèrent presque trop gros pour nos sacs à dos ainsi que leurs matelas de mousse.
Premier jour de randonnée, 16km
Allez debout ! Nous arrêtons un petit bus au bord de la route et vous voilà, vingt minutes plus tard, au point de départ du sentier. Il est bien balisé et démarre en pente douce dans une jolie forêt. Cette randonnée sera du gâteau, nous disons-nous. Et puis, sans prévenir, le chemin se met à monter sévèrement. Après trois heures sous les arbres, ceux-ci laissent enfin le champ libre à nos regards qui s’impatientaient.
Les paysages du parc national de Borjomi ont un petit air de ressemblance avec le massif des Vosges en France, si vous voyez, mais sans le parfum de munster dans l’air.
Nous pique-niquons au milieu d’une harde de chevaux en liberté, les seules âmes vivantes que nous croiserons cette première journée.
Enfin, ça c’est avant d’atteindre le refuge, où deux Français lavent leurs chaussettes. Des Allemandes nous rejoindront plus tard. Aucune surprise : ce sont les deux nationalités que nous croisons le plus sur les sentiers de randonnée du monde !
Le refuge est basique : ni douche, ni cuisine, ni électricité, ni… rien. Enfin si, le principal : des lits, avec des planches de bois en guise de sommier. Un point d’eau potable est disponible à proximité, peu rassurant car il sert également d’abreuvoir à vaches, mais nous ne sommes pas tombés malades !
Après sept heures de marche intense et la nuit s’invitant tôt, nous nous endormons tous les six sans problème à 20h30.
Deuxième jour sur le Panorama Trail, 18km
Le matin du jour 2 est celui qui nous offre les plus beaux paysages. Nous gambadons de crête en crête. Façon de parler, avec nos sacs lestés qui ont plutôt tendance à nous clouer au sol ! Nous démarrons tôt car nous avons pour objectif de rentrer à Tbilissi le soir même. Réveil à 6h10, préparatifs en silence pour ne pas sortir nos collègues des bras de Morphée et départ à 6h45.
Nous validons maintenant complètement le nom de « Panorama Trail ». Dommage, le soleil matinal disparaît bien vite pour laisser place à des nuages bas. Nous craignons même le pire lorsque le ciel nous envoie quelques gouttes. Il cesse cependant face à nos protestations.
Le trek replonge ensuite dans la forêt jusqu’à la toute fin. La végétation varie souvent, ne nous laissant pas le temps de nous ennuyer et nous offrant mûres et myrtilles en guise d’en-cas. Nous tombons même pour la première fois de notre vie sur des framboisiers sauvages.
Après 8h de marche et une dernière colline un peu traître sur la fin, nous y voilà. Nous sommes fourbus mais heureux !
Notre avis sur le trek du Panorama Trail à Borjomi
Comme annoncé, la randonnée est difficile. Elle nous a paru longue sur la fin, lorsque nos pieds endoloris et nos épaules chargées portaient plainte contre le cerveau pour abus de position dominante.
Mais vaut-elle l’effort ? Cent fois oui ! Nous en avons pris plein les yeux et nous sommes retrouvés seuls au monde, ou presque, dans une nature parfaitement préservée. Les paysages sont certes moins spectaculaires que dans le Grand Caucase au nord de la Géorgie, mais tout de même sacrément beaux, avec des vues à 360°.
Conseils pratiques sur le trek
Trajet de Tbilissi à Borjomi
Les marshrutkas partent de Tbilissi depuis la station Didube, aisément accessible en métro. Un départ par heure à partir de 7h en haute saison, 8h sinon. Dernier départ à 18h. Tarif 7 laris, durée 2h. Il vaut mieux arriver en avance, notre minibus était plein 20 minutes avant le départ.
Formalités au centre d’information des touristes de Borjomi
L’entrée dans le parc est gratuite, mais il est nécessaire de s’enregistrer préalablement. Un papier vous est fourni en cas de contrôle des Texas Georgian Rangers. Pour cela, il faut se rendre à leur bureau flambant neuf situé ici, à 15 minutes à pied du centre-ville. Vous serez accueillis par des conseillers qui vous présenteront les différents circuits dans un anglais impeccable et à qui vous pourrez poser toutes vos questions. Les horaires d’ouverture sont 9h-18h en semaine et 9h-17h le weekend. Nous avons préféré nous y rendre la veille pour démarrer la rando au plus tôt le lendemain.
Réservation de places en refuge et location de matériel
Le même centre d’information de Borjomi permet de réserver et payer des places en refuge (20 laris par personne et par nuit). Pour ceux qui préfèrent, des tentes sont en location et la place ne manque pas pour camper autour du refuge. Les matelas sont à 3 laris et les sacs de couchage taille XXL à 5 laris. Ils demandent une pièce d’identité (C.I. ou passeport) en caution. Nous avons obtenu les tout derniers sacs de couchage, il est donc conseillé de réserver par téléphone quelques jours avant, surtout en haute saison (+995 577 64 04 80). Idem pour les places en refuge.
Trajet de Borjomi au point de départ du Panorama Trail
La randonnée commence juste avant le village d’Atskuri, à 25km de Borjomi sur la route principale. Les marshrutkas qui s’y rendent sont fréquentes et nous n’avons attendu que deux minutes en face de la station de bus. Comptez 25 minutes de trajet et 2 laris. Nous avons tendu au chauffeur un bout de papier griffonné en géorgien par le centre d’information qui précisait l’endroit où il devait nous déposer. Heureusement que nous étions en train de surveiller sur Google Maps car autrement, il nous oubliait. Le point de départ se trouve donc précisément ici. Nous avons cru comprendre que le parc ouvrait à 9h, mais en réalité personne ne surveille ce point de passage et vous pouvez entrer plus tôt, dans la limite des minibus disponibles. Pour le retour, hélez tous les bus qui passent, l’un d’eux finira par s’arrêter. Nous n’avons attendu que 10 minutes.
Suivre le sentier de randonnée
Dans l’ensemble, le chemin est bien balisé. Nous avons juste raté la bifurcation vers le refuge. Une carte peu précise est disponible ici et, malheureusement, la carte vendue par le centre d’information n’est pas plus détaillée. Pour nous assister, nous avons donc suivi ce tracé sur Wikiloc. Notez cependant que ces contributeurs ont réalisé le parcours dans le mauvais sens (facile, ils avaient des chevaux !) et que leurs chiffres sont faussés car ils n’ont activé l’enregistrement qu’à partir de l’embranchement.
Dormir au refuge
Il est laissé en autogestion, ce qui signifie que personne ne prend vraiment la peine de le nettoyer. Il contient 6 lits superposés, soit 12 places, et une table au milieu. Une autre table est disponible dehors, ainsi qu’un foyer pour faire du feu. Prévoyez une lampe de poche car il n’y a plus aucune lumière à la nuit tombée (pas d’électricité). Pas de douche non plus, juste des toilettes sèches à 30m et la source à 60m. Pas de possibilité de faire chauffer ou cuire, ou alors en apportant son réchaud et sa casserole. Nous nous attentions à une baisse importante de température la nuit, qui ne s’est pas produite mi-septembre. D’ailleurs les deux Français ont passé la nuit à la belle étoile. Mais il faisait particulièrement chaud à Borjomi ce jour-là, 32°C.
Qu’emporter
Le principal : de la nourriture pour toute la durée du trek. N’ayant pas voyagé avec notre réchaud en Géorgie (les bonbonnes de gaz sont interdites en avion), nous avons porté un gros tupperware de pâtes au pesto, ainsi que des œufs durs, divers fruits frais ou secs, biscuits, morceaux de pain, céréales pour le petit-déjeuner… Concernant l’eau, 2,75L pour deux nous ont suffi, avec un recharge au refuge. Casquette, crème solaire et anorak pourraient tous trois servir. Enfin, prévoyez de grands sacs à dos, ne serait-ce que pour caser les gros sacs de couchage fournis par le centre d’information.
Si cela vous intéresse, nous avons écrit cet article qui entre beaucoup plus dans le détail : nos recommandations d’équipement pour la randonnée sur plusieurs jours.
Stocker ses affaires
Le centre d’information de Borjomi propose un service de consigne à bagages sous la forme de gros casiers à verrous. Ils semblent suffisamment larges pour accueillir une valise ou bien votre avalanche d’affaires en vrac. Tarif : 3 laris les 24h.
Dormir à Borjomi
Nous avons d’abord envisagé d’arriver depuis Tbilissi au petit matin et d’attaquer directement la randonnée. Seulement, en basse saison, le premier bus ne quitte Tbilissi qu’à 8h, et cela devenait trop juste. Nous avons changé d’avis et dormi à Borjomi la veille, ce qui était parfait. La guesthouse Grimis Villai est un bon plan : elle propose des mini appartements avec cuisine (~15€ pour deux) proches du centre. C’est ici que nous avons pu cuisiner pour la randonnée, avec des ingrédients achetés au supermarché de Borjomi.
Purée, pas un commentaire à cet article, il m’avait échappé… Bon, vu que là je relis tout pour notre départ imminent en Géorgie. ça à l’air très chouette ce coin. Mais cette rando, est un peu trop dure avec nos enfants. On verra plus tard ! vu comme ça à l’air chouette, on y retournera peut-être un jour pour faire de grosses randos… En tout cas, le parc à l’air vraiment beau. y a peut-être des randos plus faciles… bon en même temps, en 15 jours, on ne pourra pas tout faire !
On l’a sorti en douce celui-là car il est très pratique et précis. Oui, une autre année peut-être ! On espère que vous appréciez vos premiers pas dans le pays !