Dans le précédent article, nous vous avions laissés à Labuan Bajo, le port tout à l’ouest de l’île indonésienne de Florès. Après un trajet de cinq heures de bus, musique à fond, nous débarquons dans la ville de Ruteng. Car oui, les chauffeurs de bus de la Trans-Flores prennent un malin plaisir à pousser la sono à son volume maximal, avec une préférence pour les musiques insupportables entêtantes.
Ruteng est une ville de montagne située à 1200 mètres d’altitude. Et qui dit altitude, dit fraîcheur bienvenue ! La ville en elle-même ne possède pas de réels attraits touristiques. Mais alors, que faites-vous là, Mi-fugue, mi-raison ? Eh bien nous sommes venus visiter les environs de Ruteng et admirer les célèbres rizières en forme de toiles d’araignées !
Sonnez les matines…
À Ruteng, les hébergements sont peu nombreux et de qualité moyenne. Le bon plan du coin n’est rien d’autre qu’un… couvent. Nous nous attendions plus ou moins à cela :
En fait, si nous mettons de côté le couvre-feu à 21h, le petit déjeuner servi jusqu’à 7h15 seulement, les crucifix aux murs et les chants religieux qui s’échappent de l’une des fenêtres, l’endroit a tout d’un hôtel classique. Les nonnes sont fort aimables et gèrent avec soin les quelques chambres qu’elles proposent.
Rencontre avec des adolescents très curieux
Avant notre arrivée dans la ville, un Indonésien nous avait prévenus : « Quand vous serez à Ruteng, vous croiserez des étudiants en tourisme qui adorent parler aux voyageurs ». C’est le moins qu’on puisse dire ! Dès la sortie du bus, un groupe d’ados nous saute dessus. Ils nous assaillent de questions en nous escortant jusqu’au couvent. « What’s your name? Where are you from? How old are you? How long will you stay in Ruteng? », etc. Et dès que nous en croisons un nouveau, les questions reprennent depuis le début !
Nous ressortons un peu plus tard pour dîner. L’un d’eux nous attend encore devant le portail du couvent, en pleine nuit. Il nous demande s’il peut nous suivre et nous bavardons ainsi jusqu’au restaurant. Une fois devant l’établissement, il entre et s’installe à notre table. Eh bien d’accord, à notre tour de te questionner, bonhomme !
Notre nouvel ami s’appelle Aryis, a 16 ans et vient d’un village reculé à cinquante kilomètres de là. Son rêve est de devenir moniteur de plongée à Komodo et de faire griller pour les touristes les poissons qu’il aura pêchés lui-même. Il n’a aucune idée de ce qu’est un blog, en revanche il collectionne plus de mille deux cents amis sur Facebook. Sa chanteuse préférée est Ayu Ting Ting, dont voici un morceau :
Figurez-vous qu’Aryis aime bien les Français car nous sommes souriants. De la part d’un Indonésien, le peuple le plus souriant que nous connaissions, c’est un sacré compliment. Il prononce même quelques mots de français et connaît notre pays : il est fan d’Ibrahimović (hum…), de David Guetta et des voitures françaises comme les Ferrari (hum hum !).
Il nous apprend que les touristes se font appeler « boulay » par les Indonésiens. Cela se prononce comme « boulet » et, après tout, cela correspond bien à notre espèce ! Il n’empêche qu’après avoir découvert ce mot, nous l’entendrons partout autour de nous jusqu’à la fin de notre séjour.
Aryis nous raccompagne au couvent, avant le couvre-feu bien entendu. Nous acceptons de passer à son école le lendemain, soi-disant pour faire plaisir à son prof, mais nous sentons bien qu’il compte ainsi devenir le héros du jour.
Les rizières en toiles d’araignées de Ruteng
Le lendemain matin, nous quittons discrètement le couvent afin d’éviter l’escorte des guides juniors. Nous avons le temps de visiter les rizières de Ruteng avant notre rendez-vous à l’école de tourisme.
Dix-sept kilomètres de scooter plus tard, nous sommes dans le village de Cancar et grimpons sur la colline qui fait office de point de vue. En novembre, la saison de la récolte se termine et les champs sont plus jaunes que verts.
Cet arrangement des parcelles en toile d’araignée se retrouve ailleurs sur l’île de Florès, mais c’est ici qu’il est le plus spectaculaire. Le système servait, et sert probablement toujours, à partager les terres de façon équitable au sein d’une communauté paysanne.
Sur le chemin du retour, nous faisons une pause devant un cimetière. Partout sur l’île de Florès, les tombes sont carrelées comme des salles de bain et c’est plutôt surprenant.
Les rizières en terrasses au nord de Ruteng
La colline de Golo Curu, située juste à la sortie de Ruteng, au nord, offre un panorama sur des rizières non moins spectaculaires.
Ce sont tout simplement les plus belles rizières en terrasses que nous ayons vues en Indonésie.
Visite dans une école indonésienne
Lorsque nous passons l’entrée de l’école de tourisme, tous les élèves s’agglutinent pour nous observer et nous saluer. Les plus curieux viennent nous poser les questions habituelles. Dans la cour, Aryis nous présente à son professeur de « réservations », cette matière qui enseigne comment prendre convenablement une réservation d’hôtel, de restaurant, d’avion… Probablement pour asseoir son autorité, le prof porte une tenue quasi militaire. Il nous déroule lui aussi la même liste de questions, à croire qu’il existe un cours d’interrogatoire de touristes dans cette école !
Plusieurs élèves nous demandent de passer dans leur classe. Il n’y a pas de professeur car c’est l’heure de l’étude, nous avons donc droit à une ambiance de cour de récré. Beaucoup sont à l’aise et nous bombardent de questions. L’un des élèves, qui parle un peu français, rétorque, lorsqu’il apprend que nous voyageons en continu : « La vie est belle ! ».
Alors que l’heure de se quitter approche, les étudiants osent nous réclamer des selfies et même des autographes !
Affamés, nous quittons l’école pour déjeuner. Mais qui découvrons-nous une heure plus tard devant notre couvent ? Aryis bien entendu !
C’était comment Ruteng ?
C’était comme ça :
Notre avis sur Ruteng à Florès
Encore une fois à Florès, les rencontres sont l’essence même du voyage ! Nous nous sommes bien amusés avec Aryis et ses amis. Cela dit, même si vous n’allez pas à la rencontre des élèves de l’école de tourisme, la région de Ruteng vaut la peine d’être explorée pour ses magnifiques rizières. Finalement, ce ne sont pas celles en toiles d’araignées qui nous ont le plus marqués, mais plutôt les rizières proches de Ruteng, dont le vert éclatant s’étend à l’infini.
Conseils pratiques pour visiter Ruteng
Dormir à Ruteng
Nous avons dormi au couvent Santa Maria Berdukacita. Les chambres sont petites, mais propres, presque mignonnes, et accompagnées d’un bon petit-déjeuner. Il n’y a pas d’accès internet, comme souvent à Florès, mais il s’agit de notre meilleur logement sur l’île. La chambre est à 300 000 Rp la nuit et se réserve par téléphone (+62 385 22834).
Depuis notre voyage, de nouveaux logements sont apparus à Ruteng, d’un niveau de confort supérieur. Jetez par exemple un œil au Spring Hill Hotel (~45€ pour deux).
Restaurant à Ruteng
Nous recommandons Kopi Mane, un petit restaurant simple qui propose des plats locaux comme le gado gado, à bon prix.
Location de scooter
Le restaurant Kopi Mane ci-dessus loue des scooters en bon état.
Trajet en bus entre Labuan Bajo et Ruteng
L’agence Gunung Mas propose des trajets en minibus de Labuan Bajo vers Ruteng. Le jour de notre déplacement, les départs étaient à 9h et 13h. Le chauffeur vient vous chercher à l’hôtel et vous dépose où vous le souhaitez également. Notre bus était climatisé.
Trajet en bus entre Ruteng et Moni
Nous avons à nouveau emprunté un minibus de l’agence Gunung Mas, qui possède un bureau de réservation à Ruteng. Le départ est à 7h et le trajet dure dix heures, si tout se passe bien, pour un tarif de 200 000 Rp. Notre bus n’était pas climatisé et le chauffeur fumait sans cesse.
Super cette école de tourisme et cette proximité avec ces jeunes !! Un réel échange !! et BONNE ANNEE !! et je vous souhaite une année 2017 remplie de découverte et de vie dans l’instant présent ! Un aspect de la psychologie positive, ma ligne de conduite !! et franchement la votre aussi !! Profitez !!!!!!!!!!!!!!! Et avec aussi l’espoir de vous croiser quelque part en 2017 😉 Biz
Merci ! Bonne année 2017 pleine de positif !
On devrait pouvoir se croiser dans l’année, oui !!
Merci encore une fois et bravo pour votre récit. Et bonne année !
Merci ! Bonne année 2017 !
Bonne année et pleins de beaux voyages pour vous !
Ah une musique !!! Merci ! En plus j’aime bien. Elle ne fait pas très indonésienne la chanteuse. Les Indonésiens font de très bonnes chansons je trouve !
J’ai bien aimé l’histoire du boulay et le petit dessin avec !
L’école de tourisme est aussi une école catholique, non ?
Merci ! Plein de voyages pour toi en 2017 !
C’est vrai que la chanteuse n’a pas l’air Indonésienne avec ses cheveux roux et ses yeux bleus. Mais la chanson parle d’une sauce pimentée bien indonésienne : le Sambalado.
L’école de tourisme ne semblait pas spécialement catholique, mais l’île de Florès l’est majoritairement. Il n’est donc pas surprenant de voir un crucifix dans la salle de classe.
Magnifiques ces vues des rizières ! et puis nous en savons désormais un peu plus sur la fameuse rencontre avec les étudiants en tourisme…
Bonjour, Merci pour ce blog aggréable à lire et à regarder et plein d’infos interessantes.
je prépare notre voyage sur l’ile de Flores, nous n’y passerons que 2 semaines et votre blog m’aide grandement dans mes choix.
Cordialement, Florian
Bonjour Florian,
Merci pour ton commentaire ! Deux semaines, c’est pas mal pour Florès. Vous devriez voir des endroits variés et faire un beau voyage ! Profitez bien et saluez les habitants « hello misterrrrr » pour nous 🙂
merci pour ce récit fort agréable et pour les infos, je me prépare à partir pour Florés la semaine prochaines et vos infos me sont fort utiles, bon voyage à vous pour cette nouvelle année qui j’espère vous laissera encore des souvenirs inoubliables
Bonjour Brigitte et merci pour ton gentil message.
Excellent voyage à toi aussi sur l’île des fleurs !
Bonjour
Vous devez bien être les seuls à parler des autres rizières de Ruteng (pas celle de Spiderweb) et je vous rejoins totalement, pour nous aussi les plus belles d’Indonésie… Du coup Ruteng vaut vraiment un arrêt et une petite marche dans les rizières.
Merci, ton article nous rappelle d’excellents souvenirs.
Pauvre bout de chou traumatisé par les pinçages de joues !