Au printemps dernier, nous avions longé le Lot pour deux jours de randonnée de Cahors à Saint-Cirq-Lapopie. Cette fois-ci, en octobre, c’est en voiture que nous renouons le contact avec la rivière, mais tout doucement. Un week-end à vitesse de tortue, à suivre les méandres particulièrement tortueux que le Lot a tracés à l’ouest de Cahors.
Au programme : Cahors, Albas, Puy-l’Évêque, une flopée d’autres villages de pierre, des collines, le vignoble de Cahors, des forêts, une randonnée, des vestiges du Moyen Âge et un fort beau château fort.
Nous avons ajouté des étoiles à chacune de nos étapes pour vous aider à y voir plus clair :
- ★☆☆ = sympa
- ★★☆ = très bien
- ★★★ = génial !
Et ça commence par du génial !
Cahors ★★★
Nous avons déjà écrit à propos de Cahors et vous renvoyons donc cet autre article pour découvrir nos conseils. En quelques mots, nous aimons la ville pour son spectaculaire Pont Valentré, ses ruelles moyenâgeuses et l’animation de ses rues.
Luzech ★★☆
Notre premier arrêt est Luzech, situé dans un repli du Lot. Celui-ci est tellement serré que le village n’a droit qu’à cent mètres pour s’épanouir entre les deux rives.
Un donjon, parfois ouvert aux visites, surplombe les maisons. Les mollets les plus motivés peuvent enchaîner avec une deuxième colline de l’autre côté du village, via le chemin de croix.
Les historiens ont un temps pensé que la dernière bataille gauloise de Jules César avait pris place sur cette colline. La description en latin collait bien : « Une rivière coulait au milieu d’une vallée profonde qui entourait presque complètement la montagne sur laquelle était juché Uxellodunum ». Les spécialistes ont fini par trouver un autre lieu plus loin, mais cette fausse piste a laissé quelques souvenirs dans Luzech : une avenue d’Uxellodunum, une impasse des Gaulois et une autre des Romains.
Nous reprenons le volant, non sans remarquer des vignes à foison. Nous sommes pile sur la route des vins de Cahors et leur fameux cépage Malbec. En octobre, un parfum de bibine envahit l’air, s’échappant de monticules de marc de raisin noir fumant.
Albas ★★★
Voilà un village que nous avions découvert en coup de vent sur le chemin de la Dordogne quelques semaines plus tôt. Son reflet dans les eaux lisses du Lot nous avait charmés, au point que nous nous étions promis de revenir.
Posé sur son rocher, Albas est surmonté d’une église et des vestiges d’un ancien château. Pour contempler l’ensemble sous son plus beau profil, filez sur le pont suspendu. N’oubliez pas de revenir visiter village et son lot (son Lot ? Ho ho ho !) de jolies ruelles, puis de rendre visite au belvédère du jardin toscan.
En y regardant de plus près, la moitié des murs sont abandonnés dans le centre. C’est pareil dans toute la région, les petites maisons de village sans jardin ont du mal à trouver repreneur.
Le soir, c’est dans un superbe restaurant au milieu des vignes que nous dînons, un ancien pressoir appelé Le Caillau. Un repas très fin, servi par un sympathique Anglais qui nous commente la carte des vins à peu près en ces mots :
Nous nous installons pour la nuit Au Père Louisi, à dix minutes d’Albas. Cette maison d’hôtes installée dans une bâtisse ancienne au bord d’un ruisseau est tenue par une femme particulièrement accueillante. Le rapport qualité/prix est excellent, nous vous recommandons l’adresse. En particulier si vous aimez vous régaler au petit-déj.
Le deuxième matin, c’est randonnée ! Bourrés d’énergie grâce aux gâteaux maison de notre hôte, nous retournons à Albas que nous découvrons… couvert de brume !
Notre randonnée s’intitule le circuit des Payrols et s’étend sur dix kilomètres. Elle démarre de façon très agréable le long de la rivière (même si vous ne réalisez pas la randonnée entière, n’hésitez pas à faire quelques pas sous les arbres, avec un autre angle de vue sur le village à la clé !).
Le sentier traverse ensuite des vignes et des vergers de noyers, avant de replonger dans une forêt particulièrement dense, à faire frémir un petit chaperon rouge.
Pour notre part, c’est un tout petit mulot gris que nous faisons frémir. Il court se cacher dès qu’il nous aperçoit et… rate un peu sa planque. Ses yeux sont bien dissimulés, son corps dépasse complètement !
À force de monter sur la colline, nous sommes nettement au-dessus du Lot. Nous atteignons un superbe coteau de vignes, dépassons un belvédère affublé d’une table d’orientation, puis replongeons vers Albas. Bref, la randonnée parfaite pour découvrir le Lot autrement qu’à dos de voiture.
Castelfranc ★☆☆
Nous poursuivons nos découvertes par une halte à Castefranc et esquissons quelques pas dans ses ruelles à angles droits. L’ambiance est douce, le soleil également. Un tout petit village qui vit au rythme des parties de pétanque.
Belaye ★★☆
Pour prendre un peu de hauteur, direction Belaye. C’est à peine un village, plutôt un hameau, mais son belvédère est sans égal sur la vallée du Lot. Pour ne rien gâcher, des génies ont eu l’idée d’installer quelques tables ici et d’y tenir un café.
Puy-l’Évêque ★★★
Attention, nouveau coup de cœur : Puy-l’Evêque ! Si vous arrivez depuis l’est, comme nous, dépassez le village, garez-vous sur le parking après le pont et revenez à pied. La vue est magique.
Nous avons remarqué que les villages traversés par le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle avaient souvent plus de caractère que les autres, et nous ne sommes pas étonnés d’apprendre que celui-ci fait partie du lot. Nous nous enfonçons dans ses ruelles et découvrons une tour par-ci, une demeure médiévale par-là. Le Moyen Âge rôde à tous les coins de rue. D’ailleurs, les noms des rues sont très évocateurs : rue des sabotiers, des lavandières, des tanneurs…
Mention spéciale pour l’aménagement des « jardins suspendus », un passage fleuri avec vue sur le Lot.
Pas suffisamment rassasiés en points de vue, nous remontons sur une colline adjacente pour en chercher d’autres. Bingo, nous touchons le gros lot.
PS : L’été, il est possible de naviguer sur le Lot en gabare ou en canoë. Nous avons aussi remarqué une piste cyclable le long de la rivière, probablement une excellente alternative à la voiture pour explorer la vallée du Lot.
PS 2 : Pour une pause goûter, jetez un œil au café-restaurant Petit Biscuit & Gourmandise, il fait diablement envie (hélas fermé lors de notre passage).
Duravel ★☆☆
Nous passons en coup de vent par Duravel, un village moins spectaculaire que les autres. La jolie église se visite. Mais surtout, il est possible de descendre dans une crypte datant du fin fond du Moyen Âge en sous-sol.
Montcabrier ★☆☆
Nous nous écartons totalement de la rivière pour faire halte à Montcabrier, une énième bastide à angles droits, qui prend tranquillement le soleil. Il n’y a pratiquement rien à voir, personne dans les rues, juste le parfum de quelques fleurs dans l’air.
PS : Ceux qui cherchent bien pourront trouver l’ancienne porte d’entrée du village !
Château de Bonaguil ★★☆
Pour cette dernière étape, il faut sortir du Lot. Elle se situe juste de l’autre côté de la frontière avec le Lot-et-Garonne, à Bonaguil, hameau de quelques maisons seulement, toutes très mignonnes. D’ailleurs, l’une d’elles fait office de salon de thé et sert un gâteau aux noix-framboises fort appétissant.
Mais si nous sommes ici, c’est pour le château ventripotent et joliment conservé qui surplombe le village :
Son exploration est fascinante (tarif 9,50€). Tout se visite, des oubliettes jusqu’au sommet du donjon, en passant par les douves. Nous nous y croyons !
Notre avis sur cette partie de la vallée du Lot
Voici une belle idée de vadrouille sur deux ou trois jours, pleine de villages typiques, dans un coin bien calme du Lot. Ceux qui ont visité Saint-Cirq-Lapopie ou Rocamadour au milieu de la foule ne devraient pas être mécontents de se retrouver un peu plus seuls ! Quant aux amateurs de vin, ils pourront se noyer dans ce nectar local rouge foncé, presque noir.
Si vous ne passez qu’en coup de vent, les villages que nous recommandons en priorité sont Albas et surtout Puy-l’Évêque. Si à l’inverse vous avez tout le temps du monde, la rivière du Lot ne s’arrête pas là. En poursuivant une trentaine de kilomètres vers l’ouest, vous atteignez par exemple Penne-d’Agenais, Pujols et Villeneuve-sur-Lot, qui valent la visite.
Conseils pratiques pour visiter la vallée du Lot
Restaurant à Cahors
Notre restaurant favori à Cahors est Marie Colline, un végétarien qui cuisine rudement bien (en particulier les desserts !). Réservation obligatoire.
Restaurant au milieu des vignes
Le restaurant dont nous vous parlons plus haut, Le Caillau, est situé dans une ancienne ferme qu’il partage avec un café et une boutique de céramiques. La nuit, la terrasse est magnifique. Les prix sont un peu élevés, mais la carte a la bonne idée de proposer une option végétarienne à prix réduit.
Dormir dans la vallée du Lot
Nous avons jeté notre dévolu sur cette maison d’hôtesi, proche d’Albas (~67€ la chambre double) et avons été ravis de notre choix !