Si les capitales asiatiques ne sont pas toutes intéressantes à visiter, Bangkok en Thaïlande fait partie des bonnes surprises. C’est simple, nous avons passé notre temps à nous enthousiasmer, voire à nous extasier : « Oh trop bien regarde… ». Nous avions hâte d’écrire ce premier article sur le pays !
Autant vous prévenir dès maintenant, nous avons placé notre séjour en Thaïlande sous le signe du repos. Pas de grand circuit pour découvrir les quatre coins du royaume, pas de trek à la machette dans la jungle, pas de recherche de plages de rêve… Nous sommes restés deux jours seulement à Bangkok, avant de filer dans une autre ville, Chiang Mai, pour nous y installer un mois. Nous aurons tout le loisir de revenir un jour voyager dans le reste du pays !
Pas la Thaïlande que nous imaginions
Notre arrivée en Thaïlande nous fait le même effet que celle en Malaisie. Nous fantasmions quelque peu le pays. Nous nous attendions à débarquer dans une contrée en voie de développement, à traverser des rues bondées de vélos, de pousse-pousse et de chapeaux coniques. Que nenni ! Nous empruntons un métro ultramoderne, entourés de Thaïlandais chics penchés sur leurs smartphones. Nous rejoignons notre logement, un appartement situé au vingt-deuxième étage de l’un des centaines, voire de milliers de condos tout confort qui poussent comme des champignons.
Dans l’ascenseur, deux choses retiennent notre attention. Premièrement, il n’y a pas de treizième étage. Les Thaïlandais sont superstitieux et remplacent l’étage treize par « 12A ». Deuxièmement, une affiche est datée du 10 janvier 2560. Mais… mais… que se passe-t-il ? Ce bond dans le futur nous est en fait gracieusement offert par le calendrier bouddhiste en vigueur dans le pays.
Trois mois avant notre arrivée, la Thaïlande perdait son roi Rama IX, à l’issue d’un règne de soixante-dix ans. Le pays est encore plongé dans le deuil et nombreux sont les Bangkokois vêtus de noir. Nous passons même devant des boutiques dont la vitrine entière présente des habits noirs. Sans parler des affiches géantes et des portraits entourés de fleurs que nous croisons à tous les coins de rue. La cote de popularité de l’ancien roi semble proche de celle de Bouddha, l’autre grand personnage omniprésent en Thaïlande.
Que faire à Bangkok ? Visiter les temples et flâner dans les rues calmes
Le nom entier de Bangkok est :
« Krung Thep mahanakhon amon rattanakosin mahintara ayuthaya mahadilok phop noppharat ratchathani burirom udomratchaniwet mahasathan amon piman awatan sathit sakkathattiya witsanukam prast »
ce qui signifie :
« Ville des anges, grande ville, résidence du Bouddha d’émeraude, ville imprenable du dieu Indra, grande capitale du monde ciselée de neuf pierres précieuses, ville heureuse, généreuse dans l’énorme Palais Royal pareil à la demeure céleste, règne du dieu réincarné, ville dédiée à Indra et construite par Vishnukarn« .
Tout de suite, ça met dans l’ambiance !
Nous décidons de parcourir le Bangkok authentique en privilégiant les quartiers calmes, quitte à rater quelques curiosités touristiques. Cela nous mène dans le quartier de Thonburi, situé sur la rive ouest du fleuve Chao Phraya, en face du palais royal. Ici, ni buildings, ni grands axes routiers, juste des petites rues calmes. Nous recommandons en particulier le coin le plus sympa, appelé Kudi Jeen.
C’est notre première rencontre avec les temples thaïlandais et nous sommes comblés. Ils sont dotés d’une silhouette élégante, d’ornements raffinés, de couleurs chatoyantes et de dorures éblouissantes. Pour ne rien gâcher, les Thaïlandais accueillent volontiers les touristes, à condition que nous laissions nos chaussures à l’entrée.
Le temple Wat Prayurawongsawat dispose d’un magnifique petit jardin et d’un bassin d’apparence zen. En y regardant de plus près, l’eau est pleine de grosses tortues tamponneuses, qui s’entrechoquent et jouent des coudes pour tenter d’attraper les morceaux de bananes tendus par les visiteurs.
À Bali, nous nous amusions de voir des offrandes partout, y compris des cigarettes. Ici, ce sont des sodas que nous remarquons souvent. Visiblement, les esprits semblent apprécier tout particulièrement le Fanta rouge.
Un peu plus loin, nous assistons à une sortie d’école. Les bambins en uniforme s’échappent en courant, grimpent sur les scooters de leurs parents ou se précipitent sur les quelques stands de nourriture de rue pour commander une saucisse, une crêpe, un soda… Nous sommes au cœur d’une métropole de quatorze millions d’habitants et pourtant, nous découvrons une atmosphère paisible et une population incroyablement souriante !
Le chemin qui longe le fleuve nous mène à la petite église de Santa Cruz, puis au temple Wat Kalayanamitr. Une bien belle façon de commencer la visite de Bangkok.
Montagnes de fleurs et nourriture de rue
Depuis Thonburi, un pont nous conduit sur la rive opposée. Nous traversons la halle du plus grand marché aux fleurs de Bangkok pour un shoot de parfum 100% naturel.
Derrière le marché, nous découvrons un quartier plus que vivant. Des centaines de petits marchands envahissent les trottoirs. Leurs étals vendent tout et n’importe quoi, en particulier de la nourriture. La street food est une institution dans le pays, un art de vivre. Les habitants de Bangkok choisissent, paraît-il, leur appartement à la qualité de la nourriture des rues alentour. Une grande partie des logements ne disposent même pas de cuisine.
Sur les stands, les affichettes en thaï ne sont pas simples à déchiffrer. Quelqu’un nous appelle : « Pad Thaï ! Pad Thaï ! ». Parfait, c’est le plat que nous avions hâte de tester. Il s’agit de nouilles sautées-sucrées-salées-vinaigrées, accompagnées de pousses de soja, de tofu, de ciboule et de cacahuètes. Oh my Bouddha! Nous ADORONS !
Les Thaïlandais sont vraiment trop gentils. Nous sentons une véritable bienveillance à notre égard, comme dans aucun autre pays. Nous, qui commençons à être aguerris aux gonflages de prix et aux arnaques en tout genre, perdons nos repères.
Nous sommes également ravis de retrouver un pays où l’égalité homme/femme semble similaire à celle de l’Europe, peut-être même plus avancée qu’en France. En Thaïlande, certains postes considérés masculins ailleurs sont mixtes. Nous remarquons des ouvrières en grand nombre sur les chantiers, des femmes taxis, des femmes pompistes… Quel plaisir aussi de retrouver des interlocuteurs qui ne s’adressent pas spontanément à l’homme du couple, après les Philippines et l’Indonésie (hors Bali).
Le soir, nous nous posons le long du fleuve et assistons à un paisible coucher de soleil sur les temples de la rive opposée : le Wat Kalayanamitr que nous avons visité plus tôt et le Wat Arun, dont le stūpa ressemble de loin à une Tour Eiffel un peu courte sur pattes. Il est actuellement en pleine rénovation.
Moines modernes, Bouddha couché et supplice thaï
Le lendemain, alors que nous sommes assis dans le bus en direction du centre-ville, Mi-fugue se fait dégager de sa place par la contrôleuse, afin qu’un moine bouddhiste puisse s’installer. Elle n’est pas autorisée à se rasseoir à côté du moine, mais Mi-raison, lui, a le droit. Déjà la veille, sur un bateau public qui navigue sur le fleuve, Mi-fugue se faisait écarter suite à l’arrivée d’un moine. Nous nous renseignons et nos soupçons sont confirmés : les moines ne doivent pas entrer en contact avec les femmes.
Les moines ne sont pas non plus censés posséder autre chose que leurs robes oranges et le récipient qui reçoit la nourriture offerte par la population. Pourtant, notre moine du bus dégaine un smartphone de sa besace et déploie une petite antenne. Tout cela pour… suivre un combat de boxe thaï en direct ! Un moine 2.0.
Nous arrivons au Wat Pho. Encore un temple mais difficile de se lasser tant ils sont beaux ! Celui-ci est franchement magnifique, avec ses dizaines de stūpas et autres bâtiments délicatement travaillés. L’un d’eux contient une statue géante de Bouddha, tranquillement allongé sur son flanc et sur le point d’atteindre le nirvāṇa. En comparaison, nous faisons la taille de son oreille.
C’est ici au Wat Pho que le massage thaï a paraît-il été inventé. Il n’en faut pas plus pour nous convaincre et nous nous lançons dans une séance de trente minutes. Aïe aïe aïe ! Nous découvrons à nos dépens que le massage thaï est davantage un moment de torture que de détente. Les masseurs appuient de toutes leurs forces aux endroits qui font souffrir. Ils enfoncent leurs pouces derrière nos omoplates, appuient sur nos côtes avec leurs coudes, tirent nos bras en arrière, font craquer nos doigts…
Nous ressortons tout patraques, sans trop savoir si la soudaine sensation de bien-être provient de l’expertise de nos tortionnaires ou simplement du bonheur que le supplice soit enfin terminé.
Entre-temps, la nuit est tombée. Le temple n’accepte plus de nouveaux visiteurs mais personne ne chasse ceux déjà sur place. Une bonne surprise qui nous permet de visiter une seconde fois le site en version nocturne, magnifiquement illuminé et sans un chat.
Le soir, nous reprenons un Pad Thaï, toujours aussi bon. Nous découvrons également un stand de kanom krok, des petites crêpes de coco au cœur fondant. Un délice !
Notre avis sur Bangkok
Dire que nous pensions initialement transiter par Bangkok sans même la visiter ! Cela aurait été dommage. Nous craignions une ville fatigante, grouillante, pénible. Alors certes elle est animée, mais elle est aussi étonnamment zen, avec des tas de mini-quartiers à l’ambiance différente d’une rue à l’autre. Nous nous sommes surpris à nous sentir comme dans un village plusieurs fois par jour. Bangkok déborde aussi de temples grandioses, de stands de nourriture de rue à se damner et de détails mignons en tout genre ! Nous avons adoré cette capitale asiatique et deux jours n’étaient vraiment pas de trop, vous pouvez en prévoir un ou deux de plus.
Conseils pratiques pour un voyage à Bangkok
Dormir à Bangkok
Nous avons logé dans un appartement pas mal, sans plus. Nous n’étions pas dans le centre, mais tout proches d’une station de métro aérien (Bang Wa BTS), ce qui s’est révélé particulièrement pratique. Pour ceux qui préfèrent les hôtels, le choix est très large à Bangkoki.
Restaurants
Expérimenter la nourriture de rue, c’est l’adopter ! Nous vous le recommandons fortement. Les Thaïlandais prennent grand soin de la qualité de ce qu’ils servent et les conditions d’hygiène sont bonnes. Nous avons également dégusté un repas dans un délicieux restaurant appelé The Sixth, juste en face du Wat Pho. Goûtez leur chocolat chaud : une tuerie.
Se déplacer à Bangkok
Le métro aérien est rapide et efficace. Il est idéal pour venir depuis l’aéroport, puis pour parcourir de longues distances en ville. Pour les déplacements le long du fleuve, nous avons emprunté autant que possible les bateaux publics (drapeaux oranges). Ils sont rapides, folkloriques et pas chers. Évitez les drapeaux bleus pour touristes qui sont plus chers. Il vaut mieux éviter les bus qui se retrouvent facilement bloqués dans les embouteillages.
Comment on va faire pour visiter tous ces pays que vous nous donnez tant envie de visiter ? Je n’ai pas exercé mon métier de pédicure sur le marché de Carentan , j’ai raté !
Il va falloir s’y mettre bientôt si vous voulez tous les visiter !
Tu pourras peut-être même exercer tes talents sur tous les marchés du monde.
Bonjour mifuguemiraison
J’ai passé 1 mois et demi en Thailande à la fin 2016 et j’ai l’impression de m’y retrouver en lisant votre article.
Vous allez adorer ce pays et les premières impressions sont souvent les bonnes 🙂
Le nord est extraordinaire, essayez de trouver une rando éléphant hors des sentiers battus de touristes !
Profitez !!!!
Alain
Ah oui, t’as pris le temps aussi ! À vrai dire nous avons déjà quitté la Thaïlande pour le Sri Lanka, nous avons un peu de retard avec les articles du blog, mais nous avons bien profité de Chiang Mai et ses environs, une très belle région !
Une grande ville que vous me donnez envie de visiter !! Les petits plats ont l’air vraiment délicieux, et les photos du nuit, trop chouettes !! Biz
Haha on est fiers de t’avoir donné envie même avec une grande ville ! C’était effectivement délicieux !
en effet les temples sont magnifiques et « la grandeur du bouddha est impressionnante! »
la vie dans les rues est particulière et doit contribuer aux contacts entre les gens.C’est très vivant.
Oui, c’est vraiment sympa en Asie comme tout le monde vit dehors et échange naturellement !
Ahah tous vos petits commentaires sont très rigolos ^^
Moi non plus je ne pensais pas ça de Bangkok, mais alors pas du tout ! Mais vu qu’on a l’air de bien y manger je la laisse sur ma liste fantasmée 😉
Merci ! Pareil, nous avions une mauvaise image de Bangkok, jusqu’à ce qu’une amie nous dise que c’était une de ses villes préférées d’Asie.
Yeah 🙂
Merci pour cette ballade que je decouvre par hasard. Edith la retraitee du 1avril2017. Bon voyage
Héhé ! Très bonne retraite alors ! Peut-être remplie de voyages ?