Nous avons voyagé sept semaines au Cap-Vert, entre janvier et février 2023. Un voyage que nous avons voulu très lent, en accord avec le rythme de cet archipel et nos impératifs de télétravail. Au lieu de courir pour explorer un maximum des neuf îles habitées, nous nous sommes restreints à trois, en les sélectionnant avec soin : São Vicente, Santo Antão et Fogo.
Nous avons privilégié la variété des paysages, les possibilités de randonnées et l’immersion culturelle. Objectifs réussis ! D’autres îles sont davantage adaptées au farniente sur la plage, si c’est votre péché mignon. Nous en reparlerons.
- Le bilan de notre voyage au Cap-Vert
- Les étapes de notre itinéraire au Cap-Vert
- Combien de temps partir ?
- Quelles îles choisir pour un voyage au Cap-Vert ?
- Quand partir au Cap-Vert ?
- Comment se déplacer entre les îles ?
- Comment se déplacer sur les îles ?
- Hébergements au Cap-Vert
- La nourriture capverdienne
- Le budget
- Rencontres avec les Capverdiennes et Capverdiens
- Sécurité et santé au Cap-Vert
- Quel visa pour le Cap-Vert ?
- Internet
- Voyager avec agence ou en indépendants ?
- Ressources papier et en ligne
Le bilan de notre voyage au Cap-Vert
Isolé, à l’écart des continents, le Cap-Vert cultive une pointe de mystère. Les seules vagues images que nous avions en tête mêlaient paysages dorés par le soleil, musique mélodieuse, barques de pêcheurs et vapeurs de rhum. Autant vous dire que nous ne savions absolument pas à quoi nous attendre. Mais même après quelques semaines sur place, décrire le Cap-Vert n’est pas évident.
Tout d’abord, le coup de foudre n’a pas été fulgurant. Par exemple, fraîchement débarqués et pleins d’entrain, nous avons commencé par chercher l’animation, l’agitation. Drôle d’idée. C’est comme débouler dans un mini village à la recherche de son quartier le plus vivant et festif, en oubliant que le charme d’un village se trouve justement dans sa quiétude !
Nous avions aussi anticipé un pays coloré. Les villes et villages arborent irréfutablement des couleurs chatoyantes, mais à demi dose : un bâtiment sur deux, voire une façade sur deux. Là encore, il a fallu quelques jours à nos yeux d’Européens pour s’habituer et voir outre les parpaings.
Si vous ajoutez à cela qu’à part la randonnée, les activités touristiques sont peu développées, vous commencez à vous demander à quoi bon partir en voyage au Cap-Vert.
Eh bien le pays offre un écrin idéal pour vivre d’amour et de jus de papaye. Son ambiance est zen, sa population est accueillante, le cadre naturel est grandiose et la météo a la bonne idée de rester douce en hiver. Petit à petit, l’oisiveté a fait son nid et nous avons trouvé le pays de plus en plus attachant.
Les plus 👍
- L’ambiance et les habitants particulièrement zen
- Les paysages, spectaculaires et uniques
- Les sentiers de randonnée pour en profiter
Les moins 👎
- Le peu de variété dans la cuisine
- Les prix élevés des hébergements pour touristes
- Les transports inter-îles compliqués
Les étapes de notre itinéraire de voyage au Cap-Vert
C’est sur l’île de São Vicente que nous avons commencé et terminé notre voyage au Cap-Vert. Ses paysages rougeoyants sont marqués par la sécheresse. En revanche sa vie culturelle coule à flot, plus spécialement dans la ville de Mindelo, étendard de la musique capverdienne et des arts au sens large. Nous y avons entre autres assisté à des concerts, nagé avec des tortues, randonné sur le Monte Verde et dégusté nos premiers ponches.
➤ Lire l’article sur São Vicente et Mindelo
Si vous voyagez au Cap-Vert en début d’année comme nous, tâchez d’être à São Vicente lors du célèbre carnaval de Mindelo (les prochains mardis gras seront le 04/03/2025 et le 17/02/2026). Toute l’île se rassemble pour prendre en pleine poire une avalanche de couleurs, plumes, paillettes et rythmes de samba.
➤ Lire l’article sur le Carnaval de Mindelo
Une fois à Mindelo, nous n’avions qu’une heure de ferry à patienter pour nous retrouver sur l’île de Santo Antão. Une île que nous recommandons avec insistance et fermeté. ALLEZ-Y ! Nous y avons pas mal randonné, profitant des paysages les plus beaux et les plus verts du pays. Entre deux, nous nous reposions les gambettes en sirotant toutes sortes de boissons exotiques face à des couchers de soleil fantastiques.
Nous avons écrit deux articles sur cette île :
➤ Nos conseils pour visiter l’île de Santo Antão
➤ Six idées de randonnées sur l’île de Santo Antão
Nouveau changement de décor. Après l’île rouge et l’île verte, nous débarquons sur Fogo, l’île toute noire et toute pointue. Non, ce n’est pas une mine de crayon, c’est un volcan. Nous avons adoré dormir quelques jours dans sa caldeira avant de grimper au sommet du Pico do Fogo (2 829m) et de compléter la visite par São Filipe, la vieille capitale colorée.
➤ Lire l’article sur Fogo, l’île-volcan
Voici maintenant une série de conseils pratiques pour vous aider à organiser votre voyage au Cap-Vert. Nous avons trouvé peu de ressources avant de partir et nous nous posions tout un tas de questions. Finalement, les choses sont assez simples à comprendre et à organiser une fois sur place, mais nous allons tout de même tâcher de vous éclaircir tout cela.
Commençons par la grande question que tout le monde se pose…
Combien de temps partir au Cap-Vert ?
Chacun fait en fonction de ses disponibilités et de son rythme, mais un minimum de dix jours est préférable pour ne pas bâcler un voyage au Cap-Vert. Le slogan touristique du pays « no stress » n’est pas juste un résultat, c’est aussi une préconisation.
Si vous tentez de courir partout, de voir le plus d’îles possible, vous vous casserez le nez sur des infrastructures et des transports qui ne sont pas adaptés à cela. Vous serez bien mieux à vous détendre, une caïpirinha à la main, en regardant (ne pas) passer les bateaux.
Ne soyez pas trop lents non plus. Notre itinéraire de trois îles étalées sur sept semaines était trop léger, même avec une caïpirinha dans chaque main et en travaillant sur nos ordinateurs avec les orteils. Nous aurions pu ajouter une ou deux îles à notre séjour. Les autres voyageurs lents que nous avons rencontrés changeaient d’île environ chaque semaine.
Quelles îles choisir pour un voyage au Cap-Vert ?
Premièrement, pour faire un choix éclairé, ôtez-vous de la tête que le Cap-Vert est… vert. D’ailleurs, ce n’est pas un cap non plus, le nom fut usurpé à une pointe sénégalaise située juste en face. L’archipel est au contraire archi sec, avec de rares mais sublimes exceptions.
Si vous comptez vous mettre de la verdure plein les mirettes, notamment en randonnée, il faudra viser soit le nord de Santo Antão, soit le centre de Santiago, soit la petite Brava.
Si c’est le dépaysement culturel qui vous attire, il est disponible partout, mais pas toujours à profusion tant la population est clairsemée. Pour plonger dans le grand bain, la capitale Praia (Santiago) semble toute indiquée, nettement plus vivante que n’importe quel autre lieu. De notre côté, c’est sur Mindelo (São Vicente) que nous avons jeté notre dévolu et nos baluchons, plus petite mais pas plus sage. Au point d’être souvent qualifiée de capitale culturelle.
Et côté plage ? C’est sur l’île de São Vicente que nous avons le mieux profité de l’océan (en compagnie des tortues de mer à São Pedro !). Mais comprenez bien que toutes les îles ne sont pas adaptées à la baignade. Par exemple, Santo Antão et Fogo avaient des côtes trop déchiquetées et des vagues trop fâchées pour nous offrir trempette. Les plagistes invétérés viseront peut-être les îles de Sal ou Boa Vista, qui cumulent plages de sable blanc, complexes hôteliers et avions directs. Les simples amateurs trouveront leur bonheur à São Nicolau, Maio ou Santiago.
Quelques conseils d’amis à amis maintenant. Si vous pensez avoir à peu près les mêmes goûts que nous et que vous partez pour une courte durée, vous pouvez vous limiter aux deux îles voisines, Santo Antão et São Vicente. Votre voyage sera déjà bien rempli, votre boîte à souvenirs aussi.
Pour un voyage plus long, ajoutez une troisième île. Nous comptions initialement enchaîner avec São Nicolau, à seulement 4h de ferry, pour éviter de reprendre l’avion. Ce bon vieux Saint Nicolas est censé proposer un bon mix rando/baignade en dehors des sentiers battus. Hélas, la compagnie maritime en a voulu autrement (voir nos rouspétailles dans le chapitre transports).
C’est Fogo qui l’a remplacée au pied levé. Une île sombre et fascinante que nous recommandons à tous, et plus particulièrement aux têtes brûlées qui fouleront la terre brûlée.
Notre itinéraire réimprovisé s’est trouvé un peu bancal. Nous avons court-circuité l’archipel via un trajet d’avion… juste pour visiter une île, alors que ses deux voisines nous faisaient de l’œil. Une alternative cohérente à notre tiercé São Vicente/Santo Antão/Fogo aurait pu être les trois voisines Santiago/Fogo/Brava. Santiago pour sa grande ville, son ambiance réputée « africaine », ses plages et les paysages de son centre, Fogo pour son barbecue géant et la petite Brava pour son surnom d’île aux fleurs qui attise la curiosité !
Pour résumer, voici nos suggestions d’itinéraires au Cap-Vert, avec en gras les aéroports internationaux d’où arriver et repartir :
- 7-10 jours :
- São Vicente + Santo Antão
- Santiago + Fogo
- 11-15 jours :
- São Vicente + Santo Antão + São Nicolau
- Santiago + Fogo + Brava
- 16-21 jours :
- São Vicente + Santo Antão + Fogo + Brava
- São Vicente + Santo Antão + Fogo + Santiago
- Santiago + Fogo + Brava + Maio
(Note : les îles de Sal et Boa Vista possèdent aussi leurs aéroports internationaux, commodes pour ceux qui ont déjà le maillot sous le pantalon, mais moins pratiques pour rallier nos îles préférées.)
Quand partir au Cap-Vert ?
Dès que possible ! Plus sérieusement, la destination est adaptée à toutes les périodes de l’année. Nous avons voyagé au Cap-Vert en janvier-février et nous avons trouvé la saison idéale.
Les avantages et inconvénients du Cap-Vert en hiver (de novembre à mars) sont :
- la température clémente qui oscille entre 20-25°C,
- les paysages plus verts, surtout vers novembre-décembre,
- le vent constant, qui fatigue un peu mais n’empêche pas de se promener,
- l’absence de mouches et moustiques, mis au chômage par le vent.
Les avantages et inconvénients du Cap-Vert en été (d’avril à octobre) sont :
- les températures qui grimpent, pour ceux qui aiment la chaleur…
- … avec toutefois une moiteur tropicale inconfortable,
- la mer plus chaude et moins agitée, pour se baigner des heures,
- les mangues fraîches !!!
Du côté de la fréquentation, les mois de janvier et février correspondent, paraît-il, à la haute saison touristique, mais nous l’avons trouvée très très raisonnable : peu de monde sur les sentiers, pas de foule le soir en ville et de nombreux endroits visités sans un chat.
Nous avons juste noté une légère augmentation lorsque les vacances de février ont débuté…… et un pic sur la semaine du carnaval à Mindelo. Là, il vaut mieux réserver tôt votre hôtel et vos transports, car le monde déboule de partout.
Enfin, les mois de juillet et août connaissent une autre période d’affluence, due aux congés estivaux de la diaspora capverdienne (les Capverdiens vivant à l’étranger seraient plus nombreux que ceux de l’archipel !).
Comment se déplacer entre les îles du Cap-Vert ?
L’option ferry est la plus écologique et économique. Hélas, tout se passe auprès de la compagnie CV Interilhas, qui s’amuse à regarder les voyageurs galérer du haut de son monopole. Déjà, le planning des traversées n’est publié qu’environ deux semaines à l’avance. Puis, les ferries ont des retards fréquents et souvent importants, quand ils ne sont pas purement annulés. « No stress », qu’ils disaient…
Lors de notre propre voyage au Cap-Vert, des navires devaient être en réparation car le nombre de traversées était singulièrement faible. Conséquence, tous les billets étaient vendus deux semaines à l’avance et nous avons dû abandonner l’idée de visiter São Nicolau. Pour ajouter un peu de piment et de suspense à votre voyage, l’achat de billets en ligne ne fonctionne toujours pas avec les cartes bancaires étrangères à l’heure où nous écrivons (prévenez-nous si ça change !). Il est nécessaire d’aller chercher son petit billet avec ses petites jambes au guichet du port.
Il existe une exception à tout cela : la liaison São Vicente – Santo Antão. Fiable, elle opère deux allers-retours par jour et ne connaît presque pas de retards. Sauf événement exceptionnel, tel le carnaval, vous pouvez acheter sans crainte vos billets au guichet à la dernière minute.
En résumé, nous ne souhaitons nullement vous décourager à voyager en ferry, mais prévoyez une grande souplesse, réservez des logements annulables et gardez de la marge avant votre vol du retour.
Côté avion, c’est la compagnie Bestfly Cabo Verde qui s’occupe des vols internes. Les distances sont courtes donc les trajets aussi, pour autant les liaisons ne sont pas quotidiennes. Les tarifs sont plutôt élevés pour la distance et enflent rapidement avec le niveau de remplissage. La sécurité nous a semblé correcte mais notez que la compagnie est sur liste noire en Europe. Attention, le paiement par carte Visa ne fonctionnait pas lors de nos tentatives, contrairement à la Mastercard. Si vous n’en avez pas, cherchez une agence de voyage locale ou étrangère qui réservera vos billets pour vous.
Comment se déplacer sur les îles ?
Déjà, oubliez l’idée de louer une voiture, quasiment personne ne fait cela.
Les déplacements ont lieu essentiellement en aluguer, c’est-à-dire un van ou parfois un pickup qui circule entre villes et villages. La plupart n’ont pas d’horaires fixes et partent lorsqu’ils sont pleins. Au maximum, nous avons attendu une trentaine de minutes.
Si vous allez vous perdre dans un lieu plus reculé, c’est différent : chauffeurs et habitants se mettent d’accord sur des horaires. Demandez autour de vous, on vous renseignera. Notez que les aluguers restent généralement chez eux les dimanches et jours fériés.
Enfin, les tarifs sont officiels et les chauffeurs honnêtes, il n’y a pas à négocier.
Si vous avez une demande qui ne rentre pas dans les cases, il vous reste la possibilité de prendre un taxi (Uber n’existe pas). Soit un véhicule affichant clairement « taxi », soit un aluguer qui arrondit ses fins de journées en faisant taxi. D’ailleurs, à la base, le mot aluguer signifie « à louer ».
Attention cependant, les tarifs des taxis et aluguers privatisés sont élevés au Cap-Vert. Comptez environ dix fois le prix d’un aluguer collectif, négociable.
Côté sécurité routière, la plupart des chauffeurs sont très prudents et respectueux des piétons.
Hébergements au Cap-Vert
En visant un niveau de confort moyen, nous avons trouvé les prix des logements pour touristes assez élevés en comparaison du niveau de vie. Cela peut s’expliquer par le manque de concurrence et par le fait qu’ils sont souvent gérés par des Européens ou Américains. Notre seule petite guesthouse à bon prix était gérée par une famille capverdienne dans la caldeira de Fogo. Ailleurs, nous étions plutôt autour de 60-90€ la nuit en chambre double. Pour les moins regardants, il reste possible de trouver sur place une « pension » ou « mercearia » au confort basique.
Voici un résumé des adresses où nous avons logéi:
Île de São Vicente :
- Casa Café à Mindelo : Belle maison coloniale en plein centre, chambres simples, bon et copieux petit déjeuner, mais ambiance un peu désorganisée.
- Kira’s Boutique Hotel à Mindelo : Grand confort, beau patio, accueil très professionnel, bon buffet de petit déjeuner.
- Casa JPi ♥︎ à São Pedro : Incroyable vue sur la plage (depuis la chambre « Océane » ou la terrasse partagée). Le patron JP est super sympa et prête des masques pour nager avec les tortues.
Île de Santo Antão :
- Appart Airbnb à Ponta do Sol : Grand appartement 5-6 places, agréable mais vieillissant. En alternative, la Kasa Tambla B&B est une bonne guesthouse plus proche de la mer.
- Kasa d’Vizin ♥︎ dans la vallée de Paul : beaucoup de charme, superbe décor intérieur et… extérieur grâce aux paysages ! Bons repas végétaliens servis le soir sur le toit.
- Marina d’Tarrafal à Tarrafal de Monte Trigo : peu de confort, mais ambiance sympa à deux pas de la plage. Bon dîner sur place.
Île de Fogo :
- Savana à São Filipe : Beau bâtiment d’époque avec piscine, mais visez les meilleures chambres car les moins chères ne sont pas au niveau.
- Ciza et Rosy ♥︎ dans la caldeira : L’un de nos meilleurs souvenirs, une chambre toute simple mais très propre chez une famille toute mignonne. Conseils de randos, jeux de société et dîners sur place.
- La Fora Ecolodge ♥︎ : Véritable bonheur tout confort dans un beau jardin tropical.
La nourriture capverdienne
Isolés du reste du monde sur des îlots peu fertiles, les Capverdiens font ce qu’ils peuvent avec ce qui pousse. La grande spécialité locale est la cachupa, un plat à base de haricots qui cale les joues au petit-déjeuner.
Aux déjeuners et dîners, les plats ne sont pas très palpitants, généralement une viande ou un poisson grillé accompagné de riz et de légumes à l’eau (igname, pomme de terre, manioc…). Pour les végétariens, il ne reste que le riz et les légumes bouillis, avec une omelette les jours de chance.
Nous nous sommes remonté le moral avec les ponches variés : mangue, fruit de la passion, goyave, cacahuète, noix de coco, tamarin… souvent forts en sucre et alcool, mais délicieux. Dommage que les bars n’aient pas le même enthousiasme pour presser des jus de fruits frais.
Dernier tuyau : apportez un jeu de carte au restaurant, le service peut être un peu lent.
Le budget
Les locaux se plaignaient beaucoup de l’inflation. L’un nous a dit « avant on partait aux courses avec l’argent dans la poche et on revenait avec les provisions dans le sac, maintenant c’est l’inverse ». Le pays ne bénéficie pas, comme les Canaries ou Madère, d’une TVA réduite subventionnée par le continent, et paye ses importations au prix fort.
En tant que touristes, nous avons dépensé plus que ce que nous imaginions. Même s’il n’est pas impossible de voyager au Cap-Vert à tout petit budget, c’est compliqué.
- Pour les déplacements inter-îles, comptez entre 8 et 50€ pour les ferries, selon la distance. L’avion est plus cher, environ 80€ le vol si vous vous y prenez tôt, le double au dernier moment.
- Sur terre, les déplacements en aluguers collectifs sont bon marché, entre 1 et 5€ par personne, mais nous avons dû compléter parfois avec des taxis privés, par exemple pour revenir d’une randonnée. C’est alors environ 30€ le trajet de 45 minutes.
- Les repas au restaurant nous revenaient généralement à 10-12€ par personne.
- La bonne surprise est le prix des boissons : moins d’1,5€ le ponche, la bière ou le café au lait, 3€ la caïpirinha.
- Notre poste de dépense principal était l’hébergement, au moins 60€ la chambre. Sur sept semaines, nous l’avons senti passer.
- Pour compenser, l’accès à la nature est gratuit presque partout, plages comme randonnées (sauf le guide obligatoire au sommet de Fogo). Et comme il n’y a pas de monuments à payer, difficile de se ruiner en activités en tant que voyageurs indépendants.
Du côté des moyens de paiement, la carte n’est acceptée que par quelques hôtels et restaurants. Les distributeurs automatiques sont bien répartis, sauf dans les petits villages. Pour vous donner un exemple, Ponta do Sol est assez peuplé pour posséder des distributeurs, Tarrafal de Monte Trigo non. Mais trouver un ATM ne suffit pas… il faut qu’il lui reste des billets ! Visez les matins de semaine et faites des provisions lorsque vous tombez sur une machine pleine.
En débarquant à l’aéroport de Saõ Vicente, nous avons trouvé le distributeur vide et aucun bureau de change à l’horizon. Heureusement, les gens qui travaillent dans le tourisme acceptent volontiers les Euros et peuvent rendre la monnaie en Escudos. Prévoyez donc de quoi tenir quelques jours. Au niveau des frais bancaires, en supplément de ceux qu’applique votre banque, les distributeurs grignotent environ 3€ de frais par retrait, pour un retrait max de 20 000 Escudos.
Rencontres avec les Capverdiennes et Capverdiens
Nous avons toujours remarqué lors de nos voyages que le rythme de vie ralentissait sur les petites îles, eh bien le Cap-Vert n’y fait pas exception. Les habitants nous ont semblé tous zen et décontractés, malgré la grande diversité de profils. Vous serez surpris de croiser aussi bien des muletiers sur des chemins de montagne que des jeunes cools et tatoués qui semblent débouler de New York. Tous ont en commun la bienveillance, le sourire et le contact facile.
Savoir dire quelques mots de portugais aide à briser la glace, surtout que les Capverdiens semblent attachés aux formules de politesse. Retenez pour commencer :
- bom dia le matin,
- boa tarde l’après-midi,
- boa noite le soir,
- obrigado au masculin (merci),
- obrigada au féminin.
Pour aller plus loin et voir les sourires grimper aux oreilles, vous pouvez apprendre un peu de créole, cependant il varie selon les îles ! Quant à discuter de sujets plus complexes, rassurez-vous les Capverdiens sont très doués en langues. L’anglais d’abord, puis le français arrive rapidement derrière.
Sécurité et santé au Cap-Vert
La criminalité est basse et nous nous sommes sentis très en sécurité lors de notre voyage au Cap-Vert. Comme un peu partout dans le monde, les lieux reculés et les villages ne craignent rien, ce sont les grandes villes qui pèchent : la capitale Praia en particulier, mais aussi Mindelo. Nous ne pouvons parler que de Mindelo, où nous avons dû esquiver des hommes qui nous abordaient en titubant. Pas des malfrats, mais pas non plus des amis pour la vie. En prenant ensuite soin d’emprunter les rues fréquentées et éclairées, nous n’avons plus fait de rencontres à verticalité aléatoire. Si vous ne le sentez pas, n’hésitez pas à grimper dans un taxi le soir.
L’autre risque peut provenir des plages dangereuses, notamment à cause des vagues et des courants invisibles. Si vous ne voyez personne à l’eau, n’y allez pas.
Côté santé, n’oubliez pas que l’eau n’est pas potable. Les distributeurs à eau filtrée sont rares, mais il est simple de trouver de l’eau minérale dans n’importe quelle mercearia, et de trouver des mercearias dès qu’il y a un pâté de plus de quatre maisons.
Enfin, par précaution et comme nous sommes hors de l’Union Européenne, nous avons pris une assurance voyage. Nous restons fidèles à ACS Assurancesi, une agence sérieuse tout en étant l’une des moins chères du marché.
Quel visa pour le Cap-Vert ?
De nombreux pays, dont la plupart des pays européens et le Canada, n’ont pas besoin de visa pour un séjour au Cap-Vert inférieur à 30 jours. En revanche, un enregistrement appelé EASE est nécessaire au moins cinq jours avant le départ, incluant le règlement d’une taxe de sécurité aéroportuaire de 31€. La procédure se fait sur le site ease.gov.cv.
Pour un voyage de plus de 30 jours, la demande de visa s’effectue en ligne sur ce site officiel. Cliquez sur la catégorie « vistos », puis « Pedir Online », la suite est en français. Les autres solutions sont de vous rendre au consulat de Paris ou d’échanger par courrier avec le consulat de Marseille.
Internet
Le wifi était présent dans tous nos logements, mais pas toujours bien stable. Si c’est important pour vous, prenez une carte SIM prépayée en arrivant au Cap-Vert (un mini stand en vendait à l’aéroport). Nous captions presque partout avec l’opérateur Unitel, rarement en 4G mais souvent sur une bonne 3G. L’autre opérateur, CV Movel, est paraît-il un peu en avance sur la 4G.
Côté prises électriques, pas besoin d’adaptateur (sauf Canadiens).
Voyager avec agence ou en indépendants ?
La question mérite d’être posée, puisqu’une grande partie des voyageurs au Cap-Vert font le choix d’une agence, probablement par crainte de ne pas savoir se débrouiller sur place. Le Cap-Vert est un pays facile à vivre au jour le jour, qui ne nécessite pas une débrouillardise de bourlingueur de l’extrême. Nous avons tout organisé par nous-mêmes et cela se fait très bien, hormis les aléas de ferries.
Pour ceux qui n’ont pas envie de se prendre la tête, il est naturellement possible de se faire aider. Nous vous suggérons de regarder du côté d’Evaneos, qui travaille avec des agences locales et vous redirigera vers celle qui correspond le mieux à vos envies. Demande de devis gratuite par icii.
Parlons plus précisément des randonnées maintenant. Car le Cap-Vert, et en particulier l’île de Santo Antão, est une destination phare du trekking. Nous avons randonné uniquement à la journée et en solo (voir notre article 6 idées de randonnées à Santo Antão). Cependant nous avons fréquemment croisé des groupes en randonnée itinérante, et principalement des groupes francophones !
Organiser ce type de randonnée soi-même semble un peu plus complexe, notamment parce que les petites maisons d’hôtes des montagnes ne sont pas bien référencées. Les agences de voyage tirent leur épingle du jeu en vous logeant et nourrissant tout au long de la route. Et si l’ambiance groupe ne vous intéresse pas, nous avons croisé des voyageurs avec un itinéraire organisé, réservé et imprimé en main.
Par contre, ne foncez pas forcément sur l’agence qui propose les tarifs le plus bas, car certains « logements chez l’habitant » sont vraiment très très sommaires. Nous reglissons le lien vers Evaneosi, qui propose différentes formules de randonnée itinérante et permet d’indiquer le niveau de confort souhaité.
Autres ressources
Ni le Routard, ni le Lonely Planet n’ont écrit sur le Cap-Vert. Nous sommes partis avec le Géoguide sous le bras, qui dépanne pour commencer à planifier le voyage mais s’avère un peu bof sur place (erreurs, répétitions, contradictions et infos datées). Son alternative est le Petit Futé, mais nous ne sommes pas fans de cette collection. Sinon, nous sommes tombés dans un de nos logements sur le joli guide Diaries of Santo Antão, plus difficile à trouver en France, mais disponible dans les boutiques de Mindelo.
Du côté des sites internet, nous avons rarement trouvé si peu d’informations. Nous étions heureux de tomber sur le blog Travels of a Life, très bien fait. (À votre tour de citer notre blog s’il vous est utile !).
Pour le plaisir rare de voir des images tournées au Cap-Vert, nous conseillons fortement le joli film Àma Gloria sorti au cinéma en 2023.
Et côté musique, n’hésitez pas à écouter notre groupe capverdien préféré, Cordas do Sol.
Comme d’habitude, jamais déçu par vos articles ! Plein de conseils judicieux, tout en nuances mais honnêtes … Si un jour vous changez d’activité professionnelle, cherchez dans le voyage ou la diplomatie … 😉 😉
Haha on ne nous l’avait pas encore suggéré ça ! Merci 🙂
Encore un million de fois mercis pour tous ces excellents conseils qui je n’en doute pas vont nous être très prochainement extrêmement utiles.
Nous on est déjà dans les starting-blocks. J’espère, et je n’en doute pas, que vous avez aimé votre escapade égyptienne.
Bises.
Oh oui, nous l’avons adorée !
Profitez bien, bon voyage au Cap-Vert !
C est un réel plaisir de parcourir vos articles complets et détaillés. Tout est dit à chaque fois. Merci car l organisation d un voyage devient facile et sans appréhension.
Merci pour les compliments, c’est un peu ce qu’on cherche à faire donc ça nous fait plaisir de lire que ça fonctionne !
Quel plaisir de nous avoir fait revivre nos différents voyages au Cap vert. A part Sal et Boavista que nous ne souhaitons pas visiter, nous avons visité toutes les iles au cours de nos 5 voyages. Les premiers organisés par un tour opérateur Parisien mais depuis nous avons crée des liens avec des Cap verdiens qui sont devenus des amis et nous organisons nos voyages en liaison avec eux.
Nous envisageons de repartir cette année mais la compagnie aérienne actuelle sur liste noire nous fait réfléchir à la façon de nous déplacer inter iles. Un grand merci pour ce reportage.
Bonjour Bernard,
Nous n’avons trouvé aucune information qui confirmait cette histoire de liste noire (nous avons même parcouru la liste en question). Donc si quelqu’un sait quelque chose, nous sommes preneurs.
Bon sixième voyage d’avance !
Bonjour, travaillant dans le domaine je vous confirme bien que la compagnie Best Fly est bien sur liste noire, la société mère BestFly Angola l’est, donc BestFly Cabo Verde l’est aussi,
de plus la compagnie n’a actuellement qu’un seul avion pour tous les vols entre les îles, ce qui entraîne de nombreux retards et des annulations. Frédéric
Bonjour Frédéric,
Merci pour ces infos. Entre ça et la compagnie de ferry, ce n’est vraiment pas évident de se déplacer entre les îles capverdiennes !
La bateau entre Sao Vicente et Santo Antao lui reste très régulier, l’un des seuls 😊. Bravo pour votre blog très sympa. Frédéric
Un grand merci pour votre blog et les articles sur le cap vert ! Ils nous ont été très utiles. Nous repartons ce jour pour rentrer en France. Nous avons fait 2 îles (São Vicente et Santo Antao) quel régal !! Nous avons randonné et sans aucune appréhension grâce à vos infos, vos liens … chapeau !!!
Du coup je vais regarder d’autres articles pour des destinations qui nous tentent 🙂
Merci encore.
Merci Ella pour ce message qui nous fait bien plaisir ! Vous avez pu voir le carnaval de Mindelo ? À bientôt sur une autre destination alors 🙂
Bonjour, nous envisageons de partir 8 jours au Cap vert pour randonner. On vise Santo Antão fin novembre.
Je le pose 2 questions :
1) quel est le niveau de difficulté des randonnées sur l’île Santo Antão ( par rapport à la rando pico Ariuevo de Madère)
2) les paysages sont ils suffisamment différents de Madère pour ne pas avoir l’impression de faire 2 fois le même voyage ( nous y sommes partis en 2022)
Déjà merci pour la réponse
Bonjour Valérie,
On dirait que les randonnées sont globalement un peu plus faciles que celle du Pico do Arieiro. Certaines ont pas mal de dénivelé, mais ça reste très faisable.
Quant aux paysages, ils se ressemblent un peu c’est vrai. En revanche la végétation est différente et le climat beaucoup plus sec. Surtout, c’est l’ensemble de l’expérience qui dépayse et pas seulement les paysages admirés en rando : prendre les transports collectifs, croiser des chèvres sur les sentiers, finir la journée en écoutant de la musique capverdienne… Nous n’avons pas eu l’impression de faire deux fois le même voyage, et pourtant nos découvertes de Madère et du Cap Vert étaient assez rapprochées !
Merci pour la réponse , je pense qu’on va se laisser tenter 😉
Bonjour,
Bravo pour cet article, sans artifice mais avec un ton et une écriture très qualitative.
Bonjour Fabio, merci c’est gentil !
Très bel article avec de précieuses informations.
Un grand merci
Nous envisageons un voyage de mi décembre à mi janvier. Est ce un bon choix? Avec un jour de l’an 😉
Nadia
Bonjour Nadia,
Oui, ce sera la saison parfaite du point de vue de la météo, un peu décoiffante mais douce. Ce qu’on ne sait pas dire, c’est l’affluence pendant les fêtes, car il doit y avoir pas mal de touristes, ainsi que les Capverdiens de la diaspora qui reviennent voir la famille.
Réservez vos logements assez tôt pour ne pas avoir de surprise.
Bon voyage d’avance !
Bonjour,
Pensez-vous que le Cap-Vert soit une bonne destination pour les voyageurs en solo ?
J’ai l’habitude de voyager de cette façon et, du coup, je privilégie plutôt les pays avec beaucoup d’auberges de jeunesse et de backpackers.
C’est pour cela que je ne suis pas sûr que le Cap-Vert corresponde à mon type de destination. Par contre, les photos et les descriptions donnent l’image d’une destination incroyable, donc peut-être qu’il faut juste se lancer dans une nouvelle aventure…
Dites-moi votre opinion là-dessus, s’il vous plaît 🙂
Bonjour Ole,
À Mindelo ça peut aller, il doit y avoir quelques auberges de jeunesse et il y a pas mal de bars, de musique, une ambiance de fête. En revanche à Santo Antão et Fogo on n’a croisé quasiment que des groupes de voyageurs retraités, avec quelques familles pendant les vacances scolaires. Mais très peu de jeunes ! Peut-être que tu pourras te greffer à un groupe de trekkeurs pour la journée ou plus.
bonjour
merci mille fois pour votre article très riche en info en tout genre. Nous envisageons d’aller au cap vert les 15 premiers jours de décembre, sur Santiago et Sao Vicente. Nous n’aurons pas le temps de faire plus. et à vous lire prenons notre temps !! Question : ça semble bien compliqué de réserver les hôtels ou logements pour tout le séjour, d’abord parce qu’on ne sait pas exactement où on ira. Nous pensions réserver une nuit à l’arrivée et une nuit pour notre retour. Pour le reste, est ce facile de réserver directement sur place selon l’endroit où nous irons? Est ce facile de se déplacer sur une ile du sud au centre de l’ile ou plage ou autre au fil de l’eau ? J’espère que mes questions ne sont pas trop décousues. Merci pour vos conseils
Bonjour Armelle,
On ne sait pas trop dire s’il est facile de trouver des hébergements au tout dernier moment à cette saison. Il y a généralement moins de monde qui voyage durant les semaines juste avant Noël, donc il est bien possible que ça passe. Mais pas forcément dans les hôtels les mieux notés, il faudra faire avec ce qui reste 🙂
Oui, se déplacer sur les îles est très facile, il faut juste se renseigner sur les horaires des aluguers collectifs vers les destinations les moins courues.
Bon voyage à vous !
Bonjour,
Merci pour cet article très complet, qui va grandement nous aider ! Heureuse d’avoir découvert votre blog, que je reconsulterais pour de prochains voyages 🙂
Salut Manon, c’est gentil de venir nous le dire. Bon voyage au Cap-Vert !
Très heureuse d’avoir découvert votre blog pour mon voyage au cap vert. J’adore tout, les photos, l’écriture et l’humour 🙂 Bravo, c ‘est trop bien.
Et nous sommes très heureux de recevoir tous ces compliments.
Nous te souhaitons un excellent voyage sur l’archipel !
Bonjour, Quel régal de lire votre blog ! L’écriture est limpide, les explications claires et précises et les petites notes d’humour très plaisantes ! Nous envisageons de venir 1 mois au Cap-Vert, du 9 avril au 9 mai 2025 pour randonner, prendre le temps de vivre et de découvrir la culture et les locaux;) mais nous avons un doute quant à la période. J’aimerais bien connaître votre avis !
Bonjour Isabelle et merci !
On ne peut rien vous garantir, d’autant que de notre côté on était au Cap-Vert en janvier-février. Mais on dirait qu’avril est une bonne période, entre les vents d’hiver et la pluie d’été. Bon voyage !